Le cabinet d’une ONG de droits humains « International Rights Advocates » a décidé de traduire en Justice Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla, au nom de 14 parents et enfants de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces entreprises de technologie mondiales sont accusées d’être des auteurs intellectuels de la mort et des blessures graves d’enfants qui, selon eux, travaillaient dans les mines de cobalt de leur chaîne d’approvisionnement.
Selon le site d’information le Guardian, les familles et les enfants blessés demandent des dommages-intérêts pour des travaux forcés et une indemnisation supplémentaire pour enrichissement sans cause, supervision négligente et infliction intentionnelle de détresse émotionnelle.
“Nos enfants travaillaient illégalement dans des mines appartenant à la société minière britannique Glencore. Ces Cobalts étaient vendus à Umicore, un négociant en métaux et minier basé à Bruxelles, qui à son tour assurait l’approvisionnement à Apple, Google, Tesla, Microsoft et Dell. D’autres enfants ont travaillé dans des mines appartenant à Zhejiang Huayou Cobalt, une entreprise chinoise de cobalt, qui, selon le procès, fournit du Cobalt à Apple, Dell et Microsoft”, indiquent les familles des victimes.
Apple, Google… tirent du bénéfice au mépris du sang
Selon les documents d’accusation consulté par fondationbintene.org/tsieleka, l’une des principales allégations du procès est qu’Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla étaient au courant que le cobalt utilisé dans leurs produits est lié au travail des enfants effectués en violation de droits de l’homme.
Nous ferons tout possible pour obtenir rapidement justice pour les enfants que nous représentons. Au cours de mes 35 années en tant qu’avocat des droits de l’homme, je n’ai jamais vu un tel abus extrême d’enfants innocents à grande échelle. Cette incroyable cruauté et avidité doivent cesser, a déclaré l’avocat principal des demandeurs, Terry Collingsworth.
Par ailleurs, ces entreprises ont conclu des contrats avec les sociétés minières opérant en RDC, et toutes ont tiré d’importants avantages financiers de l’extraction illégale généralisée de cobalt par des enfants, qui continue de pénétrer les chaînes d’approvisionnement mondiales. Alors qu’elles disposent des moyens nécessaires de contrôle de la chaîne d’approvisionnement et de faire respecter la réglementation en la matière.
Aujourd’hui, on assiste à une demande croissante du cobalt sur le marché mondial. Son exploitation en RDC est liée à des violations des droits de l’homme, à la corruption, à la destruction de l’environnement et au travail des enfants. En juin 2019, la province du Lualaba a connu la mort de plus de 40 creuseurs dans la mine de KOV, filiale de Glencore Kamoto Copper Company. Jusque-là l’Etat ne fournit pas d’effort pour la protection des enfants dans l’exploitation des mines.
Le cobalt est essentiel pour alimenter les batteries au lithium rechargeables utilisées dans des produits vendus par Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla chaque année. La demande insatiable de cobalt, tirée par le désir d’une technologie portable bon marché, un triplé au cours des cinq dernières années et devrait encore doubler d’ici la fin de 2020. Plus de 60% du cobalt provient de la RDC, l’une des plus pauvres et des plus instables pays du monde.
M@Valery