Le programme d’urgence de 100 jours du Président de la République présenté en mars 2019, prévoyait la construction de neuf sites de saut-mouton dans la ville de Kinshasa. Objectif, désengorger la circulation et lutter contre les embouteillages. Prévus pour trois mois, le travaux ne sont toujours pas achevés, plus de 10 mois après.
Dans un entretien accordé à la Radio Top Congo au début de la semaine, le Ministre des finances, Sele Yalaghuli avait indiqué que les fonds nécessaires pour les travaux de saut-mouton avaient déjà été décaissé par le Trésor public. Le rapport de l’Observatoire de la dépense publique sur l’exécution des dépenses de l’état de janvier à septembre 2019 renseigne que 19 731 987,2 USD ont été décaissé sur les prévisions de 22 500 000,00 USD, soit 87,69%.
Sur le terrain les travaux ont pris du retard et la population s’en plaint.
“La circulation est paralysée aux heures de pointe. De la commune de Kimbanseke pour atteindre le centre ville (Gombe), il faut faire plus de trois heures. Nous dépensons 5 000 Fc à 6 000 Fc par jours. S’il faut prendre la moto pour ne pas arriver en retard au service, nous dépensons 10.000 Fc par jour, nous confie un habitant vivant la commune de Masina.
Pas de plan d’exécution et de note de calcul
“A la réunion d’évaluation tenue le 25 juin 2019, au cours de laquelle toute l’équipe de coordination du programme d’urgence de 100 jours a participé, aucun dossier technique n’a été mis à la disposition des participants : plan d’exécution des travaux, note de calcul, contrat de base signé avec les entreprises, etc. Ni l’Office des Voiries et Drainage (OVD) et encore moins l’Office des Routes (OR) a été en mesure de présenter aux participants la situation réelle des travaux. Même l’Autorité de Régulation de Marchés Publics a indiqué n’est pas disposer des contrats signés entre les entrepreneurs et le Gouvernement, dans le cadre de ce programme, souligne le rapport de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP).
Par ailleurs, l’ODEP renseigne que suite à l’absence des études de faisabilité effectuées en amont et malgré la disponibilité d’une partie des fonds nécessaires pour l’exécution de ces projets, la construction de saut-mouton dans la ville de Kinshasa, prévu pour trois mois, a été rallongé au-delà du délai prévu. Selon les experts du Ministère des Travaux publics et infrastructures, contacté par l’ODEP, après le premier blocage des travaux, les études de fiabilité du projet de saut-mouton avait été confié par la suite à la Faculté de Polytechniques, département de génie civile de l’Université de Kinshasa.
Ce retard s’expliquerait en partie par l’absence de planification et la mauvaise utilisation des fonds d’autres parts, souligne un expert de l’administration, contacté par Tsieleka. Pour des raisons de redevabilité, le député national Mohindo nzangi a déclaré jeudi 30 janvier sur Top Congo, vouloir initier une enquête parlementaire sur la construction des sites de saut-mouton à Kinshasa.
Sur place, les travaux sont exécutés par trois entreprises, notamment SAFRICAS, CREC-8 et CGCD.
La Rédaction