En réponse aux déclarations du Vital Kamerhe, Directeur de Cabinet du Président de la République, l’Observatoire de la Dépense publique dit vouloir lever quelques zones d’ombre sur le contenu de son rapport. Pour cette organisation citoyenne, après analyse des documents prétendus de clarification sur le budget réel du programme de 100 jours, l’ODEP a levé l’option de faire une mise au point sur son travail, de contrôle citoyen en quatre points.
“Les prévisions initiales présentées en mars 2019, lors du lancement du programme de 100 jours dans la commune de Limete par le Président de la République s’élèvent à 304 097 742 USD, alors que les besoins exprimés étaient de 488 145 106 USD. Dans sa phase de mise en œuvre, les 492 projets prévus ont reçu un paiement de 189.722.446,29 USD sur les prévisions de 304 097 742 USD, soit 62, 38%. Les projets non prévus, mais exécutés dans le cadre de 100 jours ont été payé à hauteur de 28 703 864,15 USD sur un montant estimé de 2 028 703 864,15 USD, soit 1,41% ; ces mouvements de budget de 304 millions USD à 422 millions USD ont été opérés sans autorisation préalable du Parlement, qui en est l’autorité budgétaire, souligne le communiqué de l’ODEP.
Selon l’ODEP, comme durant le mandat de Joseph Kabila, la cour des compte a toujours dénoncé ces irrégularité de procédure. Il n’avait jamais obtenu de la part de la cour une déclaration de conformité, le préalable à celle-ci étant l’amélioration de la tenue de la comptabilité et de la gestion de la trésorerie.
“Le contrôle citoyen a mis en exergue le caractère extra budgétaire de ce programme, les violations des textes légaux et cela a provoqué un dysfonctionnement dans la gestion des finances publiques dont l’impulsion et l’exécution étaient centralisées à la Présidence de la République. En juin, une loi des finances rectificative pouvait permettre de corriger les pratiques extra budgétaires mais personnes au cabinet du Chef de l’Etat n’en a compris la nécessité, comme dit l’adage français « qui sème le vent récolte la tempête ». Si cette loi avait été initiée, votée et promulguée, le rapport de l’ODEP aurait été en grande partie différent. Il faut assumer” a souligné l’Observatoire de la Dépense Publique.
Par ailleurs, l’ODEP note que L’exécution du programme de 100 jours ont réduit les réserves de change de la Banque Centrale du Congo à 869,88 millions de USD. Alors que le recours aux avances de la Banque Centrale du Congo est prohibé tant pour le pouvoir central que pour la province et l’entité territoriale décentralisée. C’est grâce à l’intervention du FMI, que ces réserves de change se situent à ces jours à plus de 1 milliards USD .
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