Dépréciation du franc congolais : le rôle trouble de la Banque Centrale du Congo

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En République démocratique du Congo, la dépréciation de la monnaie nationale, le Franc congolais continue face au dollar américain. Dans plusieurs lieux de négoce, le dollar s’échange entre 2000 FC à 2010 FC. Des nombreux ménages ont perdu leurs pouvoir d’achat. Les fonctionnaires ont vu leurs salaires perdre 40% de la valeur de janvier 2020, affirme Henri Paul Kanda Kanda, membre de l’intersyndicale de la fonction publique.

Cependant, au niveau du gouvernement la question dépasse tout le monde. Les résultats se font toujours, alors que plusieurs mesures prise pour la gestion de la crise ont été prise. Il s’agit entre autre l’ajustement budgétaire, émissions des Bons du Trésor à valeur élevée, et la vente de dollar aux banques commerciales.

Recours fréquent à la planche à billet

Selon plusieurs sources contactées par Tsieleka, malgré les ajustements budgétaires, l’Etat vit au-delà de ses moyens. Les recettes publiques sont faiblement mobilisées. A ces jours les dépenses de rémunérations représentent environ 55% des opérations de l’Etat.

“Face à cette situation, la Banque centrale recours à la planche à billet pour financer certains projets du gouvernement, affirme la même source. Tout en précisant que ce recours aux réserves de la Banque centrale est prohibé par la loi relative aux finances publiques”.

Fin juin, ces réserves de change ne représentait que trois semaines d’importation.

Suite à la carence des devises, la Banque centrale se lance dans l’opération d’impression de dollars, ce qui est très dangereux et peut avoir des répercussions sur le marché. Si le gouvernement a besoin par exemple de 10 millions USD, elle imprime avec un excédent, a-t-elle poursuivi. 

Incapable de contrôler la circulation des devises

Parmi les missions assignées à la Banque Centrale du Congo, on retrouve assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale ; Edicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères. Certains experts estiment la banque centrale a failli à sa mission. Nous avons vu ces derniers mois, plusieurs opérations financières opérées en devise étrangères en dehors du circuit bancaire. Quelle est le rôle de la Banque centrale ici, s’interroge une source du Ministre du Budget, sous couvert d’anonymat.

Selon la loi du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, celle de la réglementation du change en vigueur en RDC, tout paiement en espèce ou par titre au porteur d’une somme en franc congolais ou supérieur à 10.000 USD est prohibé.

Cependant, la dérogation n’est possible que sous quatre condition : « lors que le paiement est destiné à dénouer les opérations licites dans les Zones non desservies par les assujettis ; lors que le paiement a fait l’objet d’un examen particulier de la part de l’assujetti en tenant compte des obligations lui faite par la loi du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment de capitaux le financement du terrorisme. Dans ce cas, l’assujettis est tenu d’en informer la cellule nationale des renseignement financier (CENREF)… », précise l’instruction de la Banque centrale du Congo.

L’inflation galope

Dans la pratique, l’instruction peine à être appliqué. A chaque intervention de la banque sur le marché de change, des millions de dollars tombent entre les mains des personnes n’ayant pas l’autorisation d’exercer le commerce monétaire. “Et dans ces conditions, la BCC n’est plus en mesure de contrôler”, affirme un cambiste, œuvrant au centre-ville de Kinshasa.

La situation devient explosive. “L’inflation actuelle résulte de la monétisation du déficit public”, estime un expert du gouvernement. Elle se situe en cumul annuel à 8,99%. Du coup, l’on assiste de manière impuissante à ‘instabilité du cadre macroéconomique.

L’appel du gouvernement au rapatriement des devises d’exportation a peu de chance d’être respecté, indique un expert du Ministère des Mines. Cependant, il y a crise de confiance être les opérateurs économique et l’Etat. Il faut appliquer la loi, a-t-il poursuivi.

PM

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