Le rapport “Affaire risquées” publié par The Sentry sur le système bancaire continu de susciter des vives réactions au sein de la classe politique et sociale. Rapport, qui étale à la face du monde les faiblesses du système bancaire congolais; comment deux nord-coréens ont contourné les sanctions internationales, puis obtenir des marchés publics et effectués des transactions avec Afriland bank en RDC.
En réaction à ce rapport, la campagne le Congo n’est pas à vendre, CNPAV a dans son communiqué du 20 août 2020, exhorté le Gouvernement congolais à réformer son secteur bancaire, pour éviter au pays de sombrer. Son porte parole, Jean Claude Mputu, interrogé par Tsieleka donne ici le point de vu de son mouvement.
Tsieleka.com : Dans votre communiqué vous réclamez des réformes du système bancaire de la RDC. En même temps, votre mouvement le Congo n’est pas à vendre exhorte le Gouvernement congolais à mettre fin aux schémas dangereux emprunté par les banques. Qu’est-ce que vous craignez ?
Jean Claude Mputu : Ce rapport vient s’ajouter à toute une série d’autres affaires qui montre que le système bancaire congolais est géré de manière à ce qu’on ne peut pas prévenir la question de blanchiment d’argent. A titre d’exemple, pour prendre une affaire purement congolo-congolaise. On a suivi tous le procès de 100 jours, on a vu comment 57 millions de dollars ont pu quitter la Banque Centrale du Congo passé par la Rawbank pour atterrir dans la main d’un particulier sans un soubassement juridique. On a tous entendu que les individus sont allé retirer des sommes énormes de millions de dollars se promener avec dans des valises pour les remettre aux acteurs politiques. On a eu dans quelques années, la fuite de document qui a été connu sous le nom de Lumumba papers par le BGFIBANK. Là aussi on a vu comment de millions étaient sortis. On a vu le rapport de Global Witness et PPLAAC, qui a montré clairement que Dan Gertler qui a un réseau d’amis des sociétés d’écran a utilisé cette banque pour faire le trafic en dollars alors qu’il était sous sanction. The Sentry vient nous dire encore qu’il y a des sud-coréens qui ont utilisé le même système. Au vu de ces éléments, c’est trop avec les banques congolaise. Le CNPAV se trouve face à une situation où on voit que la BCC ne joue pas clairement son de rôle de gardienne de l’orthodoxie dans la gestion de flux financier.
Tsieleka.com : En vous entendre Jean Claude Mputu, il y a un laissez aller dans le secteur bancaire en RDC ?
Jean Claude Mputu : Oui, tous les spécialistes le disent et on a les preuves. On connait tous comment ça fonctionne. La première de chose, le désordre du système bancaire est à même temps à l’image du désordre du pays. Aujourd’hui on peut vous ouvrir un compte bancaire au Congo avec plusieurs documents et les banques n’ont pas le moyen de le vérifier. Tout ça parce que le Gouvernement congolais n’a pas de registre de citoyen qui sont vérifiables. Moi je ramasse un aujourd’hui un permis de conduire sur les rues de Kinshasa, je vais à la banque j’ouvre un compte banque. Cela se fait naturellement sans aucun problème. J’ai un passeport congolais, je me présente à la banque j’ouvre un compte bancaire, j’ai une carte d’électeur, je me présente à la banque j’ai toujours un compte bancaire. Or, nous savons que ce document on peut l’obtenir dans les conditions qui ne respecte aucunement les lois. Et les banques n’ont ni le moyen de vérifier ni de retracer ces citoyens détenteurs de compte bancaire. Donc, il y a un problème beaucoup plus général et qui est renforcé par la corruption du système avec un laisser-aller de la Banque Centrale.
Tsieleka.com : Qu’est-ce qu’il faut faire concrètement pour arrêter cette hémorragie que vous décriée ?
Jean Claude Mputu : Concrètement les règles sont en temps simples et difficiles, mais il faut de la volonté politique. La première de chose, il faut que la Banque Centrale respecte la loi en l’état, c’est-à-dire respecter les conditions d’utilisation des monnaies, etc. La deuxième chose, la justice congolaise doit regarder de plus près l’ensemble de ces allégations. Car il est trop facile comme on la vue hier à la sortie de notre communiqué, certaine critique parlé du néocolonialisme, du coup monté à l’occident, etc. Alors que nous réclamons que la justice puisse mener des enquêtes sérieuses dans le système bancaire, sur les faits qui sont allégués pour vérifier qui sont ces personnes, qui sont ces coréens, quelles opérations qu’elles ont effectuées, ça c’est de la responsabilité de la justice. Et la troisième chose, il est important qu’au niveau congolais, les autorités congolaises puissent revoir la loi pour punir plus sévèrement ce genre de comportement et le laisser-aller finira par tuer notre système bancaire et la corruption qui l’accompagne, est déjà un fléau pour notre pays.
Tsieleka.com : Que répondez-vous à ceux, qui vous accusent d’être derrière les impérialistes, qui veulent à tout prix contrôler les richesses de la RDC ?
Jean Claude Mputu : Vous qui êtes journalistes quand vous regardez le Congo aujourd’hui ça vous inspire quoi ? Quand le procès de 100 jours a montré, ce sont les impérialistes qui ont sorti 57 millions de trésor sans soubassement légale ? Quand vous avez au regard de ce procès, un ministre vous dit on m’a téléphoné et j’ai décidé de sortir l’argent, ça c’est effectivement un discours de ces politiciens corrompus et de leurs agents pour vouloir accuser tous ceux qui essaient de dénoncer un système corrompu au niveau politique, au niveau de l’état de le traiter de l’impérialisme comme si c’étaient les impérialistes qui détournent notre argenté et qui tuent notre pays. Chacun à ses responsabilités, si l’impérialisme international joue un rôle négatif dans l’intérêt du Congo, il appartient à nos dirigeants politiques à prendre des mesures pour éviter cela.
La corruption à la base d’aujourd’hui, c’est la corruption du système politique, c’est la corruption des agents de l’état, c’est la corruption des fonctionnaires et c’est la capacité des politiques à agir parce qu’ils sont complices qu’il est en train de tuer le Congo.
Olivier Masini