Dans son discours de dimanche 6 décembre, le Président de la République Félix Tshisekedi a décidé de nommer un informateur pour identifier une nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale. Plusieurs juristes contactés considèrent la décision anticonstitutionnelle.
Jacques Hangi, avocat au barreau du Nord-Kivu s’étonne de l’annonce du président de la République alors que l’actuel gouvernement n’est pas démissionnaire.
“Un informateur, pendant qu’il y a un premier Ministre qui n’a pas encore démissionné? Le résultat du travail de l’informateur servira à quoi, dès lors que même après son rapport, le 1er Ministre actuel (FCC) n’aura pas encore démissionné ?”, s’interroge-t-il.
Pour Me Willy Wenga, avocat près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, cette étape d’informateur n’avait pas été explorée et la majorité actuelle s’était identifiée sans qu’un informateur l’identifie. “Le Premier Ministre ne pourrait démissionner que s’il est sous pression de sa famille politique. Ce qui donnerait lieu à une crise”, a-t-il poursuivi.
“On nomme un informateur quand il n’y a pas de gouvernement en place, ou quand il tombe. Le Gouvernement Ilunga tombera quand ce dernier démissionnera et si Kabila est d’accord”, a indiqué l’ancien Premier Ministre Adolphe Muzito.
Selon Félix Tshisekedi, la coalition Fcc-Cash a montré ses limites. “Fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce qu’il existe effectivement une crise persistante cristallisée notamment par le refus du parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement comme ce fut le cas lors de la prestation du serment des membres de la Cour Constitutionnelle, j’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une majorité”, a déclaré Félix Tshisekedi.
Valéry Bakutweni