Deux agents de l’agence de prévention de Lutte contre la corruption (APLC) ont perçu une somme de 30.000 USD auprès d’Access bank à Kinshasa. Selon les vidéos, qui circulent sur les réseaux sociaux, le montant a été perçu en espèce dans un guichet le 10 décembre vers 21 heures.
L’affaire fait grand bruit à Kinshasa. Selon l’avocat de la banque Cibambo Amani, ces fonds ont constitué le paiement contre le maintien en détention de 48 heures du Directeur général de la banque à l’APLC, sur le montant total demandé de 50.000 USD.
“Etant entendu que Monsieur Arinze s’engage à payer le solde de la caution à savoir 20.000 USD, ce paiement du solde de la caution sera effectuée en nos bureaux ce samedi 12 décembre 2020”, indique une décharge signée par deux directeurs de l’APLC, dont Paul Baelo et Alex Shaka.
L’avocat conseil de la Banque dénonce ce comportement de l’APLC. “Il s’est substitué au Ministère public et juge pour instruire et condamner en une journée”, a indiqué Cibambo Amani dans un courrier transmis à la cour de cassation.
Faits reprochés à la banque
Selon la même source, la banque fait l’objet d’une enquête pour blanchiment des capitaux. Son directeur général a été plusieurs fois auditionné par l’APLC et son passeport a été confisqué.
L’affaire remonte dans un conflit opposant Accessbank à son ancien agent Israël Kaseya. Ce cadre de la banque avait dénoncé des faits de blanchiment des capitaux, puis traduit en justice par son ancien employeur. Saisit du dossier, en octobre dernier la Présidence de la République a saisi le CENAREF (Cellule nationale de renseignements financiers) pour enquête.
Après ses investigations, l’APLC reproche à acces bank d’avoir permis des mouvements suspects des flux financiers à travers des comptes de deux sociétés, dont Pain de ville Sarlu et la société de construction Moderne (SCCM).
“Ces deux n’ont jamais été blacklistées affirme le conseil de la Banque, malgré les accusations de blanchiment de capitaux.
Valery Bakutweni