Le bureau d’âge de l’assemblée nationale a demandé au Premier Ministre Sylvestre Ilunga le décaissement de 24 milliards de franc congolais, soit 12 millions USD pour l’organisation d’une session extraordinaire, tenue du 5 Janvier au Février.
Si au niveau du bureau d’âge on soutient que c’est une pratique parlementaire et que le montant n’a pas été inventé, l’opinion nationale s’oppose catégorique à la demande, qualifiée de gabegie financière.
“Je suis pour un Etat modeste et efficace, où le train de vie des institutions est drastiquement réduit au juste nécessaire. L’assainissement des finances publiques passe aussi par la maîtrise de la dépense:12 millions USD, c’est exorbitant pour la session extraordinaire”, a réagi le député national Delly Sessanga et membre du groupe de 13 parlementaires, qui demandent des réformes pour une meilleure gouvernance du pays.
Même son de cloche au niveau de la société civile. L’Observatoire de la dépense publique, une ONG spécialisée dans le contrôle des finances publiques, invite quant à elle l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes à vérifier la conformité de ces dépenses par rapport aux pratiques parlementaires.
On se souvient qu’à la session de mars 2020, les bureaux des deux chambres du parlement avaient sollicité 7 millions USD pour la tenue d’un congrès. Le président intérimaire de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Jean marc Kabund avait dénoncé le montant. Ce qui lui a valu par la suite la déchéance à son poste de premier Vice-président de l’assemblée nationale.
Lors d’une rencontre organisée par la présidence de la république et les députés de l’Union sacrée, le 3 janvier dernier, Félix tshisekedi avait promis à ces derniers des émolument pour les vacances parlementaires.
Valéry Bakutweni