Dans une action secrète de dernière minute, l’administration Trump a levé les sanctions contre l’homme d’affaires israélien Dan Gertler et ses entreprises. La décision des autorités américaines est une surprise dans les milieux associatifs, qui demandaient à la justice congolaise d’ouvrir une enquête sur ses actifs miniers obtenus à la Gécamines.
“La délivrance d’une licence spécifique à une personne désignée en tant que fin de course autour d’une radiation de la liste, d’une licence générale ou d’une autre déclaration publique, en l’absence de renseignement perceptible ou de justification de sécurité nationale, menace l’intégrité, la mise en œuvre et l’impact des programmes de sanctions économiques dans leur ensemble”, a déclaré Brad Brooks-Rubin, directeur général de The Sentry, et ancien avocat du département américain du Trésor chargé des sanctions, dans un communiqué parvenu à Tsieleka.
Cette levée des sanctions est obtenu après des années de lobbying intensif. ce lobbying aurait consisté à travailler avec des avocats bien connus proches de l’ancien président Trump. Dan Gertler et une grande partie de son réseau ont reçu une licence de l’OFAC, sur base d’une demande préparée par l’un des cabinets d’avocats les plus prestigieux de Washington, quelques jours avant la fin de l’Administration.
L’homme d’affaires pourrait enfin accéder à toutes les transactions et activités. La décision autorise les banques et institutions financières désignées à débloquer, c’est-à-dire dégeler, tous les comptes, biens qu’ils détiennent.
Gertler est un homme d’affaires qui a amassé sa fortune grâce à des centaines de millions de dollars d’opérations minières et pétrolières opaques et corrompues en République démocratique du Congo (RDC), selon les déclarations officielles du Trésor.
Les sanctions ont été imposées par le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor en vertu du décret 13818, conformément à la loi Global Magnitsky, qui vise les violations graves des droits de l’homme et la corruption.
The Sentry exhorte les banques à maintenir le blocage sur les transactions et les actifs liés à Gertler et à son réseau d’entreprises et de sociétés affiliées. Toutefois, le nouveau président américain Biden peut annuler la décision de son prédécesseur, affirme un chercheur.
Valéry Bakutweni