Dans une correspondance signée par Guy Lumumba, un des fils biologiques de Lumumba, adressée à sa majesté le Roi Philippe 1ér, consultée par Tsieleka, Guy Lumumba s’oppose au retour en République démocratique du Congo des reliques de son père.
Le fils biologique de l’héros national qualifie de récupération politique le projet de rapatriement de ses restes infinitésimaux. « Projet louable à tous égards mais sa mise en œuvre s’avère politique pour plusieurs raisons. D’abord, elle voudrait exclure la dimension familiale en raison d’absence de concertation réelle entre le gouvernement congolais et l’ensemble des membres rapprochés de la famille de l’ancien premier Ministre, particulièrement tous ses enfants, de manière inclusive », argumente-t-il.
L’assassinat de Patrice Emery reste d’abord un drame familial. Pour preuve, depuis longtemps ce sont ses enfants qui ont été les seuls et premiers à entreprendre une longue bataille pour que justice soit rendue sur son odieux assassinat ainsi que pour le rapatriement de ses restes infinitésimaux. Les politiques se sont évertués à évoquer la mort de Patrice Lumumba pour en tirer simplement des dividendes politiques ayant toujours abandonné sa progéniture dans la désolation.
«Il me semble que les préparatifs semblent s’opérer dans une opacité couplée avec une lutte d’intérêts financiers. Dans un esprit de cohésion nationale, le rapatriement des reliques de Lumumba devrait faire l’objet des travaux associant, outre sa famille, le parlement, les scientifiques (historiens, politologues) et la société civile pour cadrer le format des activités et œuvres à réaliser pour perpétuer son mémoire et celles de ses compagnons d’infortune», nous dit jean Jacques Wondo, Expert et analyste des questions politiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo et de l’Afrique.
La deuxième raison avancée par Guy Lumumba est le mauvais choix de la date de l’événement le 30 juin, qui est le jour au cours duquel les chefs des Gouvernements du Congo et de la Belgique ont prononcé leurs discours fondant le Congo indépendant. Et le discours de Lumumba l’a conduit à la mort.
Il fustige par ailleurs la récompense présidentielle à Jonas Mukamba, un des acteurs clés de l’assassinat atroce de Lumumba. « Je constate avec tristesse que la politique des autorités congolaise est à l’opposé d’immenses attentes de la population et des pays amis au Congo sur le plan de l’Etat de droit, avec des prisonniers, pilleurs des fonds publics en libertés ou sur le plan des valeurs morales et républicains, avec l’achat de consciences devenu institutionnel », a ajouté Guy Lumumba. Une déclaration aux relents politiques.
Pour Jean Jacques Wondo, un large débat national citoyen doit se mettre en place avant de décider de quoi que ce soit. Ce sont là des préalables qui doivent être posés avant le rapatriement des reliques du Héros national congolais ou des fastes commémorant Lumumba, Mpolo et Okito. “Les fonds alloués peuvent par exemple servir à construire un musée en leur mémoire, une université, des écoles, des centres d’étouffer des réflexions”, ajouté cet expert et analyste des questions politiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo et de l’Afrique
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Afi’du