Au regard de l’article 197 de la Constitution, les Assemblées Provinciales jouent un rôle crucial dans la marche et le développement d’une province. Elle délibère(décide) sur les questions qui relèvent de la compétence de la province et contrôle le Gouvernement provincial et autres services publics. Ces pouvoirs sont confiés à l’Assemblée provinciale pour assurer que tout ce qui se passe dans la province se fait au profit des citoyens que les députés provinciaux représentent.
Qu’ils soient élus ou cooptés, les députés provinciaux sont des protecteurs et défenseurs des intérêts politiques, économiques et sociaux des citoyens. Ils sont là pour les citoyens et pour les citoyens.
Mais, chaque jour qui passe, les espoirs que les citoyens fondaient sur ces Assemblées provinciales se dissipent. Depuis la législature de 2006, beaucoup de ses assemblées n’ont pas joué leur rôle pour faire que la gouvernance des provinces soit faite au profit des citoyens. Avec la mise en œuvre du découpage du pays, la déception des Assemblées Provinciales a atteint encore des limites intolérables.
Les députés provinciaux sont devenus de véritables guerriers. Ils sont en guerre contre les bureaux des Assemblées Provinciales ou alors contre les gouvernements provinciaux. La majorité des provinces est touchée. Ils règlent des comptes aux bureaux. Ils règlent le compte aux gouverneurs. Mais, ils ne font pas l’essentiel du travail pour lequel elles ont été créées.
Depuis le début de cette législature, combien d’édits ces Assemblées Provinciales ont pris pour améliorer les conditions de vie des citoyens ? Il y a des Assemblées Provinciales qui n’ont pris aucun édit, qui n’ont jamais interpellé les services de l’Etat pour qu’on améliore la fourniture en eau potable ou en électricité aux citoyens… Les citoyens sont abandonnés et les députés provinciaux sont dans des querelles politiciennes interminables.
Mais chaque mois, les députés provinciaux touchent leur salaire. Et c’est pour quel travail qu’ils rendent aux citoyens ? Ils ont détourné cette institution de sa mission pour s’en servir pour leurs intérêts partisans.
Ces Assemblées Provinciales mises en place pour rapprocher le pouvoir du peuple, sont devenues ennemies du peuple.
De mon point de vue, cette expérience a totalement échoué.
Il est urgent de faire l’évaluation du travail fait par ces Assemblées Provinciales depuis 2006 pour tirer des conclusions.
Il ne sera pas malvenu de les supprimer et de mettre en place d’autres mécanismes pour s’assurer que les provinces sont gérées dans la transparence et dans l’intérêt des citoyens.
Une fois, les Assemblées Provinciales supprimées, on peut créer des représentations de l’IGF auprès de chaque gouvernement provincial pour s’assurer que les moyens mis à la disposition des gouvernements provinciaux sont gérés dans la transparence et au profit des citoyens.
On peut aussi exiger aux gouverneurs de publier régulièrement les états financiers de la province pour permettre aux citoyens d’assurer le contrôle citoyen.
Pour recevoir les avis des citoyens sur les priorités de la province, on peut instituer des consultations/ concertations régulières des forces sociales et politiques qui permettront aux gouverneurs d’intégrer dans leur programme de gouvernance les préoccupations des citoyens.
Ainsi, l’argent destiné au fonctionnement des Assemblées Provinciales et au paiement des salaires des députés provinciaux peut servir directement au développement des provinces.
L’utilisation des institutions publiques pour s’enrichir et régler des comptes aux autres citoyens est immorale.
Me Jean Claude KATENDE
Le Gardien du Temple