Dans un discours à la nation lundi 3 mai, le président Félix Tshisekedi a réaffirmé sa volonté de mettre fin à l’insécurité dans la partie Est de la République démocratique du Congo. L’état de siège va désormais entrer en vigueur ce jeudi 6 mai, a-t-il souligné.
Dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, concernées par l’état de siège, les administrations civiles ont été changées par des militaires. Donc, c’est parti pour un nouveau challenge. Toutefois, la question budgétaire se pose toujours, pour obtenir des résultats à la hauteur des attentes des populations concernées.
Les échos venant du Ministère du budget ne sont pas très bons. Fin mars 2021, 1.632,51 milliards de FC (789,8 millions USD USD) ont été décaissés sur les prévisions linéaires de 3.631,27 milliards de FC (1,7 milliard USD), soit un taux d’exécution budgétaire de 45%.
Du côté des dépenses militaires, le rapport indique que l’on note un paiement de 121,0 milliards de FC (58,5 millions USD), contre les prévisions linéaires de 147,5 milliards de FC (71,4 millions USD), soit 81,9%. De ce montant, les dépenses des opérations militaires, ont été effectuées à hauteur de 119,8 milliards de FC (57,9 millions USD), contre les prévisions linéaires de 146,4 milliards de FC (70,8 millions USD), soit 81,7%, précise le rapport.
Pour 2021, l’État a prévu un budget total de 590,3 milliards de FC (285,6 millions USD), dont 585,6 milliards de FC (283,3 millions USD) pour les opérations militaires. Ce qui apparaît dérisoire au regard de l’ampleur de la situation sécuritaire.
Quelle rémunération pour les militaires?
En se référant à la loi de finances 2021, au niveau du ministère de la défense un budget de rémunération de 457,2 milliards de FC (221,2 millions USD) a été renseigné pour un effectif de 242.477 agents: personnel militaire, policier, sécurité. Ce qui renvoie à un salaire moyen de 157.155 FC, soit 76 USD.
Peut-on gagner la guerre avec un salaire de misère? Une chose est sûre, le Gouvernement Sama Lukonde devrait rechercher des moyens supplémentaires pour rehausser le budget de l’armée dans cette période de 30 jours.
Le recours aux réserves budgétaires pourrait être la voie plausible dès lors qu’on sait que les réserves de change ont déjà franchi le niveau le plus de 500 millions USD et l’utilisation est prohibée. L’emprunt au niveau intérieur n’est pas à écarter. Car, c’est la voie la plus rapide et sans condition. Contrairement à l’aide extérieure.
Valéry Bakutweni