A la demande du ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique (Epst), le secrétaire général du secteur a donné sa version de fait sur la gestion des fonds alloués par le trésor public à la production des certificats pour élèves finalistes du primaire.
Selon le document parvenu à Tsieleka, l’État congolais a signé en date du 20 septembre 2017 le contrat d’impression des certificats de fin d’études primaires avec la société Leditac pour un montant de 2,1 millions de dollars, révèle Jean Marie Mangobe.
Ce contrat a été exécuté, précise-t-il. En date du 28 novembre 2019, un lot de 2.000.000 de certificats a été livré pour l’édition 2017 et 2018. Et que les provinces de Kinshasa, Kwilu, Kwango et de la Tshopo ont été déjà servies. Le lot restant est gardé à l’Institut Technique de la Gombe.
Un autre contrat signé en 2020
Après son entrée en fonction, l’ancien Ministre d’Etat Willy Bakonga a signé un autre contrat avec la même société pour l’impression de 4.990.735 des certificats, à hauteur de 5,2 millions de dollars. “Ce qui dégage un supplément de 480.735 pour les éditions de 2014, 2015 et 2016, un complément de 1.045.000 certificats. Pour les éditions 2019 et 2020”, souligne le document du SG de l’Epst.
Malgré la signature dudit contrat, le trésor public doit, avant son application, verser une avance de 20%, soit 1.048.054,35 USD, conformément au contrat, précise le secrétaire général à l’Epst.
Qu’est-ce qui a été déjà payé?
Selon les pièces jointes au dossier et transmises au Ministre Tony Mwaba, on note que quatre paiements ont été effectués en faveur de deux sociétés pour la production des certificats. Il s’agit d’abord de l’Instaprint, qui a bénéficié de 284.809.067 FC, décaissés en octobre 2018. Ensuite la société Leditac a reçu d’abord le 13 mai 2019 la somme de 687.778.400 FC (332 742 USD). Un montant de 711.904.956 FC (344.414 USD) a été payé le 2 octobre 2020 et 2 484 738 522 FC (1 202 098 USD) le 9 octobre 2020.
“Toutes ces dépenses ont été effectuées en procédure d’urgence par le cabinet du Ministre d’Etat en sa qualité de gestionnaire unique des crédits. Le secrétaire général n’a été associé ni de près ni de loin par les opérations ayant conduit aux dits paiements”, renseigne Jean Marie Mangobe.
Ces révélations démontrent le cafouillage dans la gestion des fonds des certificats. Le marché est supposé gelé, pour non paiement d’un acompte de 20% (1.048.054,35), alors que 3.884.421.878 FC (1.879.255 USD) sont sortis en urgence du trésor public.
La question mérite d’être posée à l’ancien Ministre Willy Bakonga, qui pourrait donner suite à ces zones d’ombre.
Valéry Bakutweni