RDC: la Sokimo a perdu 6 milliards $ depuis le bradage en 2009 de ses actifs miniers par Mabunda et Kabwelulu (CA)

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Photo: Jeannine Mabunda, ancien Ministre du portefeuille et Martin Kabwelulu, ancien Ministre des Mines

Les agents de la Société minière de Kilo-Moto, basée dans la province de l’Ituri, continuent de réclamer la révision des contrats signés avec leurs partenaires. Dans un document présenté à la presse le 11 mai dernier, la présidente du conseil d’administration de cette entreprise d’Etat est sortie de son silence.

« Si la Sokimo SA avait bénéficié de ses royalties depuis l’entrée en production de Kibali, le personnel de Sokimo SA, n’aurait pas accumulé 94 mois d’arriérés de salaire, évalués à 75 millions de dollars », lance Annie Kithima”, PCA de la Sokimo.

D’une manière générale, la Sokimo SA évalue sa dette à 1,1 milliards USD de pertes (2014 à 2021) dues aux contrats opaques signés en 2009 par le gouvernement. Ensuite, elle enregistre des pertes allant jusqu’à 6 milliards USD pendant la période d’exploitation de ses gisements.

Comment est-on arrivé là ?

Selon le document du conseil d’administration, que Tsielela a consulté, la sokimo a signé en 2003 un contrat d’amodiation avec Moto Gold et Orgaman pour le développement d’un projet commun Borgakim SPRL. Un projet, qui a évolué jusqu’au contrat d’association créant la joint-Venture Kibali Gold Mine.

En 2009, Randgold, devenu aujourd’hui Barrick Gold, et Anglogold se substituent à Moto Gold dans ce partenariat avec Sokimo

Dans cette transaction, la Sokimo détenait 30% d’actions “non dissolubles”. « Avec le changement intervenu le 30 novembre 2006 appelé consolidation du périmètre de projet commun, le périmètre ATF de 295,3 Km carrés avait tout simplement disparu car abordé par Moto Gold sans une raison valable ni compensation pour la Sokimo SA. Alors que cet espace contient plus de 95% des réserves convoitées et que la consolidation ne porte aucunement sur une nouvelle découverte de glissement », révèle Annie Kithima.

Toutefois, dans ce contrat de 2009, la Sokimo a pu obtenir d’une rente mensuelle de 35.000 USD, le paiement de pas-de-porte forfaitaire de  minoré de 9 millions de dollars dans le cadre du projet, une assistance financière, un investissement de 170 millions USD et une révision de royalties de 2%.

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Début des frustrations de la Sokimo

La développement du projet Kibali Gold Mine reposera au fil des années sur des glissements d’or propres à la Sokimo, révèle le conseil d’administration. “Ce gisement, qui constitue l’apport de la Sokimo, contient plus de 21.400.000 onces d’or, représentant à ces jours 36 milliards $”. Pourtant, selon le contrat, l’actionnariat ne s’appliquerait pas sur les gisements en exploitation de la Sokimo, qui ont basculé par la suite en projet commun.

La Sokimo révèle par ailleurs que ses partenaires, notamment Randgold et anglogold ont négocié discrètement entre 2007 et 2008 (Opération Randgold), l’exploitation de ses gisements de 1.836 km carrés des ressources minérales, l’un des plus grands gisements d’or non développés en Afrique.

Malgré les recommandations du premier Ministre Muzito contenues dans son courrier du 24 janvier 2009, sollicitant la révision des contrats signés avec la Sokimo, Rando Gold Gold Ressources (Barrick Gold) et Anglogold Ashanti ont donné une fin de non recevoir.

Randgold resources group et Anglogold des pillards?

L’entrée dans les gisements de la Sokimo de Rando Gold Gold Ressources (Barrick Gold) et anglogold Ashanti apparaît comme un cauchemar pour l’État congolais.

La Sokimo a vu 20% de ses actions “non dissolubles” cédés à ces deux partenaires, alors qu’elle s’y opposait. “Les Ministres du portefeuille (jeannine Mabunda) et son collègue des Mines (Martin Kabwelulu), qui sont à la base de cette cession proposé en octobre 2009, avaient pour objectif d’accéder à un près de 2 milliards USD et demi au taux conventionnel de 8%, qui repousserait la distribution des dividendes aux associés à 2027”, précise la présidence du Conseil d’administration. Annie Kithima précise que cette décision a été prise tant pour des motivations politiques que techniques.

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Plus grave encore, le prix d’achat en 2009 des 20% de Sokimo est de 113.600.000 USD est basé sur une méthodologie de calcul alambiquée et représente aujourd’hui seulement un mois de production d’or de Kibali Goldmines.

Depuis ce déboires, les revenus cumulés de l’exploitation s’élèvent à plus de 6 milliards USD en 7 ans d’exploitation des glissements cédés par la sokimo. Depuis 2014, Kibali Goldmines a réalisé une production de plus de 143,871 tonnes.

Pour séparer les deux partenaires aujourd’hui en conflits, l’affaire est devant le tribunal du commerce de Kinshasa-Gombe.

Tsieleka

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