L’ONG Agir pour des élections transparentes et apaisées, (Aeta) a organisé une deuxième formation sur les techniques de monitoring de cas de corruption dans les entités territoriales décentralisées, (ETD), ce vendredi 4 juin 2021, à l’intention des moniteurs anti-corruption. Cette formation intervient après celle organisée le 26 mai dernier, une manière d’outiller les moniteurs sur les techniques de collecte des données sur terrain afin de faire un travail de qualité.
“Ce module est pratique parce les apprenants sont appelés à collecter la petite corruption, qu’on peut trouver lors de l’octroi des actes administratifs tel que des actes de naissance et autres documents délivrés au niveau de la commune. Or, les agents au niveau de la commune mettent des mécanismes pour faire la fraude. Les équipes doivent descendre sur le terrain pour démontrer toutes les faiblesses de la commune et voir dans quelle mesure on peut améliorer les recettes de la commune pour que celles-ci puissent contribuer au développement de la ville de Kinshasa”, a souligné Valery Madianga expert en finances publiques.
En République Démocratique du Congo, l’accès à l’information est un véritable casse-tête. Le formateur est bien conscient de ce que ces apprenants vont faire et il les prépare également comment ils doivent contourner cet obstacle.
“La réussite de la lutte contre la corruption c’est d’abord l’accès à l’information, si on n’a pas l’accès à l’information ça sera difficile. C’est pourquoi, nous leur montrerons les techniques de collectes, comment faut-il contourner les barrières parce qu’il y en aura beaucoup et comment échanger avec les autorités en démontrant que le travail qu’il doit faire c’est pour contribuer au développement de nos ETD”, a-t-il ajouté.
Pour ceux qui s’interrogent sur l’opportunité de cette deuxième formation après celle du 26 mai 2021. “La première formation a consisté à permettre aux moniteurs de comprendre la corruption et ses contours pour bien agir. Par contre, la formation est plus pratique, est plus spécifique sur les techniques de collecte d’information liée à la corruption au niveau des entités. L’entité c’est une institution qui gère beaucoup de secteur notamment le secteur sur l’énergie, sur le transport, commercial sur les marchés et il faut savoir quel est le secteur le plus envie pour pouvoir collecter les données par rapport à la corruption et comment il faut le faire, quels sont les préalables par rapport à la collecte d’information, quels sont les principes auxquels il faut tenir, quelle attitude il faut adopter, quels sont le type de contact qu’il prendre, quelle est information qu’il faut et de quelle manière noter cette information en tenant au principe d’objectivité, de viabilité, sincérité, de véracité à ce niveau-là”, a déclaré Gérard Bisambu, Secrétaire exécutif de l’AETA.
Après cette formation, une équipe de 10 moniteurs a été déployée sur terrain pour collecter des cas de corruption dans 5 thématiques, notamment l’énergie, le transport, l’économie, l’éducation et les actes d’État Civil. Ce monitoring se fera dans 5 communes pilotes: Lingwala, Kimbanseke, Lemba, Limete et Masina.
Olivier Masini