À travers un communiqué signé le 15 juin 2021 dont une copie est parvenue à la rédaction de Tsieleka.com, l’Observatoire de la dépense publique, Odep félicite le gouvernement pour son annonce de l’augmentation des réserves de change internationale qui a passée de 505,71 millions $ à 1,2 milliard $ entre mars et fin mai. Pour l’ONG, avec cette augmentation de 100%, le pays va dans la bonne direction si ces réserves servent réellement à maintenir la stabilité de la monnaie nationale.
Toutefois, malgré cet accroissement, l’observatoire de la dépense publique note que l’État congolais reste dans la zone rouge. Pour la bonne simple raison que ces réserves internationales sont inférieures à six semaines d’importations des biens et services, seuil minimal requis pour les économies de la sous-région dans le cadre du Programme de Convergence Macroéconomique de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe). Ce qui signifierait que la balance de paiement de la RDC demeure fragile.
Ainsi donc, l’Odep recommande au gouvernement d’amorcer plusieurs réformer pour atteindre plus de 5 milliards $ des réserves de change. Il s’agit d’amorcer des réformes fiscales dans le souci d’accroître des recettes publiques et augmenter les réserves de change au-delà de 5 milliards $, comme celles de l’Angola qui sont à 8 milliards $. Ces réformes devraient être focalisées sur la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’accélération du projet de numérisation de la chaîne de la recette publique et la poursuite des audits des administrations financières (DGI, DGDA et la DGRAD) ; l’activation de la commission mixte administration mines/Banque centrale du Congo pour contrôler l’effectivité du rapatriement de 60% des recettes des produits miniers. Toutefois, le gouvernement devrait engager des discussions avec les miniers pour que 80% des recettes d’exportation des produits miniers reviennent en République Démocratique du Congo; des mesures sévères contre les opérateurs ou hommes d’affaires qui sabotent la réforme de la dépolarisation de l’économie congolaise et qui continuent à vendre en dollars; et l’application de la mesure prise en conseil des Ministres concernant la baisse des importations, tout en améliorant l’offre intérieure afin d’accroître les exportations.
L’Ong rappelle par ailleurs que la loi relative aux finances publiques interdit l’utilisation des réserve de change. Et qu’elles ne peuvent par conséquent financer son programme d’actions du gouvernement.
Olivier Masini