La Banque centrale du Congo a une nouvelle équipe dirigeante depuis le 5 juillet dernier. Cette équipe est dirigée par une femme dont son background est éloquent. La rédaction de tsieleka.com a interrogé le banquier Jean Jacques Lumumba pour avoir son analyse sur la nomination de Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi à la tête de la Banque Centrale du Congo.
Ce banquier et expert en finances publiques salue le profil de la nouvelle gouverneure et son background. Des atouts qui lui permettraient de réformer le secteur bancaire congolais. Pour ce faire, Jean jean Lumumba estime que le défi est de taille et recommande à la nouvelle patronne de la BCC ce qui suit :
1.La Banque Centrale étant à la fin de la mise en œuvre de son plan stratégique 2016-2020, Marie-France Malangu devrait commander une évaluation indépendante de la mise en œuvre dudit plan stratégique. Cette évaluation devrait être pilotée par un cabinet international, recruté par l’agence et devant rendre son rapport directement à la Présidence de la République et au Fond Monétaire International, FMI.
2. Mettre en place les recommandations antérieures du FMI qui exige que la Banque Centrale se détache de l’Hôtel de Monnaie, résolution non appliquée depuis plus de 10 ans et curieusement, la Banque Centrale est en train de réaliser d’importants investissements dans cet Hôtel de Monnaie dont elle est appelée à se séparer.
3. Revoir les contrats liant la Banque Centrale aux fournisseurs d’intrants à l’Hôtel de Monnaie (exclusivité GD) et aux transporteurs des fonds entre Munich et Kinshasa.
4. Résilier les contrats léonins de sous-traitance que la Banque Centrale a signé avec divers fournisseurs dont notamment ceux de comptage de fonds sur toute l’étendue de la République, mission principale de la banque ne pouvant pas être sous-traitée. Et celui signé avec STRATEGOS pour les soins médicaux des agents de la banque dont la qualité est contestable et contestée par les agents.
5. Au regard du nombre croissant d’actes contraires à l’éthique posés par la haute direction de la Banque Centrale sortante en complicité avec son conseil d’administration et ses commissaires aux comptes, l’application stricte de la loi organique numéro 18/027 du 13/12/2018 portant organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo s’avère urgente et ce, sur base du rapport de la mission de sauvegarde du FMI qui a exigé que son texte soit appliqué au plus tard à la fin du mois de mai étant donné que le fonctionnement actuel de l’institut d’émission est illégal parce que, se faisait en dehors de la loi.
6. Faire procéder à l’audit du compte d’exploitation de la Banque Centrale et clarifier la notion des dépenses des politiques monétaires étiquetées dépenses de souveraineté, ce qui fait qu’en réalité, la Banque Centrale dispose de deux comptes d’exploitation.
7. Création de l’autorité indépendante de supervision et de contrôle des opérations bancaires et des intermédiaires financiers non bancaires.
Olivier Masini