C’est un audit inédit que vient de réaliser une fois de plus l’inspection générale des finances (Igf). Des allégations graves de détournement de denier publics sont portées contre le président du conseil d’administration de la Sctp (société commerciale des transports et de Ports) José Makila, après une vaste mission de contrôle menée au sein de cette entreprise de l’Etat.
A première vue, ce rapport de 54 pages dont copie est parvenue à Tsieleka, l’igf affirme que José Makila aurait bénéficié des avantages Indus au titre des soins médicaux aux État Unis. « En février 2021, il a même tenté de se faire rembourser deux fois la même dépense des soins médicaux d’un montant de 29.227 USD auprès de deux institutions de l’Etat, à savoir le Sénat et la Sctp », déclare l’igf dans son rapport.
José Makila est aussi accusé par les enquêteurs d’avoir utilisé 458.550 USD au titres des états de besoins et de frais de fonctionnement sans produire la moindre pièce justificative, pour la période de juillet 2020 à avril 2021, soit 10 mois.
Fraudes et dettes envers l’Etat
L’audit de l’igf est allé un plus loin qu’on attendait. “Le président du conseil d’administration Makila ne s’est jamais acquitté de ses loyers sur la Villa M110 de la Sctp qu’il occupe depuis janvier 2017 quand il était ministre des transports jusqu’à ce jour, sous prétexte d’avoir réalisé unilatéralement des travaux de réfection évalués à 141.000 USD », ont constaté les inspecteurs des finances.
Et de préciser qu’en juin 2021, « les loyers de retard dus par le PCA se chiffrent à 172.000 USD, au taux de 30.000 USD par mois. En dépit de cette situation, le PCA continue à bénéficier d’une indemnité de logement de 5000 USD par mois ».
Selon le même rapport, le Président du conseil d’administration de la Sctp a perçu des frais de mission sans effectuer les missions pour les ordres des missions signés par lui-même et il s’est mis comme superviseur même pour des missions effectuées pendant son absence au pays.
Pour accéder à certaines facilité, José Makila a modifier certains textes de la société d’Etat. « Le président du conseil d’administration a fait modifier d’une manière irrégulière en novembre 2020et sans l’aval de l’assemblée générale le règlement d’ordre intérieur du conseil d’administration en y introduisant une disposition qui permet au PCA de prendre les décisions en intersession avec un administrateur de son choix lorsqu’il y a urgence ».
Ce rapport accablant de l’Igf intervient après celui de l’observatoire de la dépense publique (Odep), qui faisait état de l’implication de l’ancien ministre des transports dans la mauvaise gestion des recettes de Transco.
Tsieleka.com