La crise politique que connaît la province du Kwilu a touché aussi le secteur économique et financier. Selon une source du gouvernement provincial, qui s’est confiée à la rédaction, les recettes publiques ont sensiblement baissé.
“Depuis la menace de la déchéance du gouverneur et de son gouvernement, nous mobilisons plus des recettes. C’est entre 200 millions FC et 300 millions FC (environ 200.000$) sont encaissés chaque mois », a déclaré un expert de la division provinciale des recettes sous couvert d’anonymat.
Et d’ajouter, « nous avions mis en place des outils de contrôle de la DGREK (direction générale des recettes du Kwilu). Dommage que ceux qui travaillent là bas la majorité n’est pas mécanisée. Avec cette menace de la déchéance, ils mettent en place des mécanismes pour voler parce qu’ils savent que si le gouvernement provincial tombe, ils partiront aussi ».
Toutefois, la province du Kwilu connaît de grandes difficultés de mobilisation des recettes. Avec le nouveau de pauvreté très élevé de sa population, l’autorité provinciale hésite d’imposer certaines taxes. L’activité économique censée accroître les revenus de la province tourne au ralenti depuis plusieurs années.
« J’ai été à Masamuna, le poste de perception des impôts, qualifié de plus performant par certains, je n’ai pas vu de véhicules passés. En une journée, c’est un ou deux. Les bus qui font des navettes Kinshasa-Kikwit ne paient pas d’ impôts », affirme un membre du gouvernement provincial.
Selon les statistiques annuelles de la division provinciale du budget, environ 4 milliards FC (2 millions $) sont recouvrés localement. Depuis 2019, le gouvernement central ne transfère plus la rétrocession de 40% des recettes d’intérêt commun.
Pour changer l’image de la province, le gouvernement provincial veut recourir au logiciel Isys, utilisé actuellement par la Direction générale des Impôts (DGI) pour accroître les recettes et lutter contre la fraude.
Valéry Bakutweni, envoyé spécial