Victor Mumba et Jean-Paul Mukolo Nkokesha, deux hauts responsables de la justice congolaise ont été pris à partie par le président Tshisekedi, qui leur reproche la gestion de l’affaire concernant l’ex-premier ministre Matata Ponyo.
S’il assure publiquement ne pas vouloir s’ingérer dans les affaires judiciaires, le président Félix Tshisekedi a violemment sermonné Victor Mumba, procureur général près la cour de cassation, et son homologue près la cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo Nkokesha, sur le traitement accordé par ces derniers à l’ex-premier ministre Matata Ponyo, soupçonné de détournements de fonds dans plusieurs dossiers affirme africa Intelligence.
D’après les informations que livre Africa Intelligence, la semonce présidentielle a eu lieu le 4 août dernier dans les jardins de la primature congolaise, dans la foulée de la messe d’actions de grâce célébrée pour les 100 premiers jours du gouvernement de Sama Lukonde Kyenge . Félix Tshisekedi a alors admonesté Jean-Paul Mukolo Nkokesha et Victor Mumba, leur reprochant notamment d’avoir assigné à résidence Augustin Matata Ponyo, avant de lever cette décision moins de 24 heures plus tard.
« Malgré l’absence d’éléments de culpabilité suffisants à son encontre, vous avez décidé de le mettre sous ces conditions » , a ainsi vitupéré le président à l’encontre des deux magistrats, en présence du premier ministre, du président de la cour constitutionnelle Dieudonné Kaluba, et du conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la sécurité, François Beya Kasongo. « On m’a dit que je pouvais compter sur vous pour rendre effectif l’état de droit, mais je suis déçu », a asséné le chef de l’Etat.
Augustin Matata Ponyo, l’ex-premier ministre de Joseph Kabila et actuel sénateur de la province du Maniema, a maille à partir avec la justice congolaise dans plusieurs dossiers. Il est soupçonné de détournements de fonds dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo – l’Inspection générale des finances (IGF) présente Matata Ponyo comme « l’auteur intellectuel de la débâcle » de ce projet -, ainsi que dans le dossier des dédommagements des victimes de la « zaïrianisation » – en l’occurrence des fonds destinés aux victimes de nationalisations effectuées sous la présidence de Mobutu Sese Seko. L’intéressé avait été arrêté le 14 juillet sur instruction du parquet, puis placé en résidence surveillée, avant de voir cette mesure annulée dans la foulée de son audition.
Tsieleka
