C’est une décision qui pourrait mettre en mal la lutte contre la fraude minière et la collaboration entre les provinces et le pouvoir central. La ministre des mines vient de jeter un pavé dans la mare en s’opposant à décision du gouverneur du Sud Kivu relative à la supervision de l’exploitation minière par 6 entreprises essentiellement chinoises. Elle l’a exprimé dans un courrier du 24 août, qui a fuité, demandant au Ministre de l’intérieur d’exiger du Gouverneur du Sud-Kivu que ce dernier apporte son Arrêté provincial.
D’après Antoinette N’samba l’arrêté de Théo Ngwabije portant mesure de suspension de certaines entreprises minières et leurs coopératives partenaires exerçant dans le territoire de Mwenga viole l’article 11 du code minier révisé en 2018. En lieu et place des mesures conservatoires, la ministre voudrait que ces entreprises chinoises continuent leurs activités en attendant que les inspecteurs des mines fassent leur travail et constatent les allégations décriées.
Selon la loi relative à la libre administration des provinces, le gouverneur représente le pouvoir central en province, assure la sauvegarde de l’intérêt national, le respect des lois de la République…
Ce recadrage sonne comme un désaveu d’une certaine opinion, qui avait soutenu la décision du gouverneur du Sud-Kivu, notamment la Fédération des Entreprises du Congo et les organisations de la société civile. On se souvient qu’une délégation de la Fec, conduite par son président Albert Yuma, accompagné du ministre provincial des Mines avait été interdite d’accéder à une mine sous contrôle des chinois à Kamituga, territoire de Mwenga.
Dans une vidéo de quelques secondes, qui a fait le tour des réseaux sociaux, le célèbre journaliste de Radio France International, Alain Foka a dénoncé ces pratiques éhontées des entreprises chinoises. Selon certaines indiscrétions, le lobbying chinois serait derrière ce coup de gueule de la ministre des mines.
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Ces activités illégales et la mafia entretenue par ces 6 firmes chinoise en RDC viennent donc à travers la décision d’Antoinette N’samba, recevoir le soutien de celle qui est censée réguler le secteur. Car, les mesures conservatoires prises par le gouverneur aideraient à mener des enquêtes sérieuses et établir les responsabilités.
Valéry BaKutweni