Le changement intervenu à la tête de la Banque Centrale du Congolais avait sonné comme un nouveau départ, après plusieurs scandales financiers révélés par l’inspection générale des finances. Mais la joie semble être de courte durée. Des signaux envoyés à l’opinion montrent un recul majeur des pratiques de la bonne gouvernance.
La gouverneure de la Banque Centrale et son équipe n’ont jamais rendu public depuis leur arrivée en juillet dernier, les condensées statistiques des finances publiques, comme le faisait Déogratias Mutombo. Tenez, la transparence est l’un des piliers majeurs de la bonne gouvernance. A son opposé, il y a le contrôle et la redevabilité. La transparence permet donc aux citoyens d’avoir accès de manière permanente à l’information et d’interagir avec l’autorité publique. Mais aussi de favoriser le développement d’un pays.
Conscient de ces principes, l’ancien gouverneur Deogratias Mutombo publiait chaque quinzaine du mois, la situation globale des finances publiques. Question de donner aux détenteurs du pouvoir, qu’est la population l’état de lieux de l’utilisation de son argent. Aujourd’hui, la nouvelle équipe préfère empruter une autre voie, celle de travailler dans le noir. Car, les dernières statistiques affichées sur le site Internet de la BCC datent de mars 2021.
Pire encore, les congolais sont en train d’assister ces derniers jours à la théâtralisation des finances publiques. Chiffres par ici, chiffres par-là, juste pour montrer à l’opinion que tout marchait bien. Et que la page sombre de l’administration Kabila est désormais tournée. Par contre, le citoyen n’a aucune possibilité d’accéder aux détails des chiffres balancés sur les réseaux sociaux, faute d’accès à l’information publique.
Le maquillage des chiffres est dangereux. Entre 20214 et 1015, Matata Ponyo, alors Premier Ministre pareille performance était présentée au public. Jour et nuit, ce dernier était devenu le chantre de la bonne santé économique, exhibant la stabilité macroéconomique, jusqu’à atteindre 7% de croissance du PIB (produit intérieur brut). Mais des écarts importants furent observés entre le discours et le train de vie de la population. Rien n’a changé, la misère a perduré d’avantage !
Valéry Bakutweni