Exclusif-RDC: exécution des contrats chinois, 13 ans après les mensonges du siècle enfin dévoilés

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Le gouvernement congolais envisage faire un état des lieux complet des contrats chinois, signés en 2007 par l’administration de l’ancien président Joseph kabila. Cet accord historique prévoyait l’octroi d’un prêt lié à la modernisation de l’appareil de production minière.

En plus, deux entreprises chinoises, dont la Sinohydro et la CREC (China Railway Engineering) devaient réaliser des travaux d’infrastructures : 3500 km de routes, autant de kilomètres de chemins de fer, des infrastructures de voiries surtout à Kinshasa, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé, pour une valeur estimée à 6,5 milliards de dollars.

Ce prêt de la banque chinoise Exim Bank, dont le but était de promouvoir l’exploitation du secteur minier, a été complété, au début de 2008, par un prêt additionnel de 5 milliards de dollars. Ensemble, ces prêts ont été titrisés en donnant à la Chine accès aux 14 milliards de dollars de réserves de cuivre et de cobalt. Cette aide a été liée à un programme d’investissement consistant à confier l’exploitation de ces ressources à la Sicomines, appartenant à des sociétés d’État chinoises (68 %) et congolaises (32 %).

Un rêve utopique ?

Selon l’agence congolaise des grands travaux (Acgt) au départ, le coût global du Programme Sino-Congolais a été ramené à 6 milliards USD dont 3 milliards USD pour le Projet Minier et 3 milliards pour le Projet d’Infrastructures.

“Etant donné le retard enregistré dans la mise en œuvre du Projet Minier, destiné au remboursement des travaux d’infrastructures par l’exploitation minière (Cuivre et Cobalt), l’enveloppe globale est réduite actuellement à 1.053.000.000 USD”, renseigne une technique de l’Acgt que la rédaction a consultée.

Selon la même source, le montant total des projets achevés et en cours d’exécution sont évalués à 824.364.073,77 USD, l’intérêt de banque chinoise remboursée est de 94.823.660,81 USD.

En termes de réalisation, l’ACGT compte 38 projets mis en œuvre à ce jour, dont 28 projets achevés pour un montant de 751. 864.073,77 USD ; 9 projets en cours pour un montant de 67. 500.000,00 USD ; et 1 projet à démarrer pour un montant de 5.000.000,00 USD.

Du côté projets miniers, on révèle un décaissement de 1,738 milliards $ pour deux phases : la première phase prévoit une production annuelle de 125.000 tonnes de cuivre tandis que la deuxième phase porte la production à 250.000 tonnes. Seulement, le lancement de la deuxième phase est lié au développement du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Busanga. 1 projet minier est mis en œuvre à Kolwezi dans le cadre du développement de l’exploitation artisanale pour un montant de 2.500.000,00 USD.

 Une réalité difficile à accepter

D’après l’agence congolaise des grands travaux, quelques réalisations sont à palper du doigt. Il y a par exemple 543.681.939,11 $ dépensés pour la réhabilitation de 355,82 Km ; 854,1 Km des projets routes en terre bâtie exécutés à 59.500.000,00 US$, sans déterminer le lieux où les projets ont été mis en oeuvre. Sur cette même liste de réalisation, on aperçoit la construction de 5 projets de bâtiment, dont 1 hôpital et 4 stades, pour un montant de 161.008.122,64 USD ; 2 usines construites (l’usine des préfabriqués à Kisangani et l’unité de captage et de traitement d’eau à Kamina) pour un coût de 17.492.260,00 USD.

A cela s’ajoute 1 projet d’aménagement d’une place publique à Kinshasa à l’Esplanade du Palais du Peuple (25.181.752,02 USD); 1 projet d’éclairage public est réalisé à Kalemie, Kabalo, Kongolo, Manono, Moba et Nyunzu (10.000.000 USD) ; 1 projet de pont (104,9 m) est en cours de réalisation dans la province de Sankuru sur la rivière Lomela, accompagné de 2 projets d’actions sociales (construction d’un hôpital et d’une école technique professionnelle) pour 5.000.000 USD.

Si on peut arriver à énumérer les bénéfices congolais, ce que la chine a obtenu jusqu’à ces jours reste encore flou. “Les congolais ne maîtrisent pas clairement la chaîne commerciale des produits miniers exportés vers Pékin”, affirment certains experts. D’où l’importance d’un évaluation technique sérieuse.

Valéry Bakutweni

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