Fort de ses contacts avec le clan Tshisekedi, Stéphane Kipré opérateur économique ivoirien est parvenu à obtenir du Président congolais le feu vert pour faire des affaires. Stéphane Kipré a la ligne directe de Félix Tshisekedi. L’homme ne se gêne pas pour faire savoir à tous ses interlocuteurs qu’il a ses entrées au palais et qu’il dispose de la ligne directe du Chef de l’Etat. Ministres, gouverneurs de provinces, mandataires publics sont aux ordres. Au sein même de son cabinet, Félix Tshisekedi aurait instruit son ambassadeur itinérant, Dany Banza et son conseiller privé, d’ouvrir à Stéphane Kipré les portes du Katanga.
Pour la petite histoire, depuis l’accession au pouvoir du président Tshisekedi, son ami, Dany Banza, qui fut autrefois un proche de Moïse Katumbi et une figure du G7, gère les intérêts politiques de Félix Tshisekedi au Katanga. Investi de cette mission, Dany Banza a été élevé au rang d’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat. Il fait partie de la garde rapprochée de Félix Tshisekedi à qui il souffle à l’oreille au point d’arracher les décisions stratégiques. Selon certaines indiscrétions, son influence est telle que c’est son bras droit, issu de son parti ACO (Avenir du Congo) qui compte deux députés, Sama Lukonde, qui est aujourd’hui le Premier Ministre du gouvernement issu de la nouvelle majorité. Toutes les autorités politico-administratives des anciennes provinces du Katanga sont sous la coupe de l’ambassadeur itinérant.
Parallèlement, l’ambassadeur itinérant veille à ce que ses hommes mobilisent les fonds nécessaires aux dépenses politiques du Chef de l’Etat qui ne peuvent apparaître dans les livres. Selon le media en ligne le Congo qu’on aime qui a publié cette information, environ 1 million de dollars US devraient être collectées auprès du Gouverneur du Lualaba. Le même montant serait également retiré auprès de son collègue du Haut Katanga. Au bout de l’année, ce sont 24 millions USD qui sont payés et transférés à Kinshasa par les deux gouverneurs.
Ainsi, “la gouverneure a.i. du Lualaba, Fifi Masuka, aurait octroyé à l’homme d’affaires ivoirien l’éclairage public de Kolwezi pour un montant de 30 millions USD. Sur ce marché, il revient aux observateurs que les prix ont été largement surfacturés. Et un acompte de 19 millions de dollars a été payé avant le démarrage des travaux. A plus de 6.000 Usd par poteau, voilà une prestation qui rend l’éclairage public de Kolwezi parmi les plus chers au monde”, indique une source proche du gouvernement provincial.
Et de poursuivre, “au niveau de la réhabilitation et de la construction des routes, Stéphane Kipré s’était engagé à mobiliser une garantie bancaire de 30 millions de dollars afin d’être éligible à ce juteux marché actuellement monopolisé par plusieurs compagnies chinoises. Bien que les engagements de l’homme d’affaires n’ont pas été honorés, sa société est listée parmi les bénéficiaires de plusieurs marchés.
Des gros contrats opaques !
L’homme d’affaires est bien parti pour saisir toutes les opportunités d’affaires. Profitant de ses bonnes relations, l’homme l’ ivoirien a créé la société Afrique Digital afin de prendre sa part dans l’immense gâteau que représente la stratégie congolaise dans le but de réduire la fracture numérique dont souffre le pays.
Fort de ses entrées au Palais de la Nation, Stéphane Kipré a obtenu la gestion de l’Etat civile de la Ville Province de Kinshasa. Sans concourir à un quelconque appel d’offres, l’hôtel de ville a confié au beau-fils de Laurent Gbagbo le marché d’enregistrer et numériser tous les actes d’état civil de la capitale d’au moins 12 millions d’habitants. Dans ce partenariat public privé, la Ville de Kinshasa apporte ses administrés à Afrique Digital qui met à disposition son application et le matériel informatique y afférant.
Le montant initial de ce marché, sous forme d’un partenariat privé public, qui n’est pas passé par l’autorité de régulation des marchés publics s’élève à plus de 5 millions USD. Au Ministère du Travail congolais, l’homme d’affaires ivoirien obtient le marché des cartes pour travailleurs étrangers de la RD Congo. Par un tour de passe-passe, Stéphane Kipré obtient pour près de 10 millions USD le marché de la délivrance des cartes de travailleurs étrangers. Alors qu’initialement le montant de cette carte relève de la décision interministérielle des ministères des Finances, du Budget et du Travail, le beau-fils va contourner subtilement la loi en modifiant l’appellation du produit. La carte de travailleur étranger pourrait devenir le titre ou la fiche d’identification de travailleur étranger relevant exclusivement du ministère du Travail au sein duquel l’homme d’affaires a ses entrées.
Le prix de la fiche d’identification serait fixé à 600 Dollars US par travailleur étranger avec une quote-part de 75% réservée à l’homme d’affaires ivoirien.
A Lubumbashi, à Kolwezi, à Matadi et à Goma, Afrique Digital fait les mêmes offres de service. Sur insistance des services de la Présidence qui sont instruits de favoriser les affaires congolaises de Stéphane Kipré, tous les gouverneurs des provinces les plus nanties du pays sont gentiment invités à passer à la caisse.
Tsieleka.com