Ça va faire bientôt trois mois que les mandataires des entreprises publiques ont été suspendus à titre conservatoire suite aux contrôles effectués par l’Inspection générale de finances dans les entreprises et établissements publics.
L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (Acaj) rappelle au Gouvernement que « ces mandataires publics, suspendus de leurs fonctions, sur base d’indices graves et concordants, ont droit de se défendre devant une commission d’enquête indépendante dans les trois (3) mois avant la décision définitive du Conseil de ministres ».
Le silence observé du côté de la justice suscite autant des questions dans l’opinion publique.
«Si l’IGF avait bien mené ses audits pourquoi après trois mois de suspension provisoire, la justice ne pas en mesure de convoquer ces mandataires cités dans ces différents rapports ? Est-ce que c’était une façon d’écarter ces mandataires étant donné que la plupart d’entre eux étaient nommés par Kabila», s’interroge un député de l’Union sacrée qui a requis l’anonymat.
Il faut réparer l’erreur
Réalisant avoir commis une bourde administrative aux conséquences désastreuses et qu’il fallait à tout prix réparer, l’IGF avait saisi la ministre en charge du Portefeuille avec copie au premier ministre pour lui rappeler l’impérieuse nécessité de régler rapidement la question des indemnités dues aux mandataires publics afin de leur permettre de travailler dans des meilleures conditions.
En réponse à cette lettre de l’IGF, le ministre du Portefeuille a demandé à tous les présidents des Conseils d’administration de procéder à la convocation des Assemblées générales extraordinaires pour la fixation des rémunérations des mandataires publics actifs et non actifs.
Cependant, les orientations contenues dans ladite lettre ne respectent pas la procédure sur les missions dévolues aux Conseils d’administration. Le ministre décrète l’uniformisation du fonctionnement et du format des secrétariats des Conseils d’administration ignorant que ceux-ci obéissent à toutes les catégories les entreprises du Portefeuille en fonction respectivement de leur taille, ancrage national et, apport à l’économie nationale.
En attendant, les mandataires intérimaires continuent de percevoir le même montant que ceux suspendus.
Signalons que la majorité des mandataires suspendus ont contesté les rapports d’audits de l’IGF affirmant qu’ils n’étaient pas conformes à la réalité des faits et que des analyses des données comptables par les inspecteurs des finances sont bâclées, voire même trop légères.
Afi-du