RDC : Greenpeace s’inquiète de la suspension du moratoire sur les nouvelles concessions forestières

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) veut lever le moratoire sur l’exploitation des nouvelles concessions forestières, soit 70 millions d’hectares de forêt. Inquiétée par cette décision, Greenpeace Afrique a saisit la commission de l’Union africaine. Pour l’ONG, une nouvelle exploitation forestière en RDC serait préjudiciable à l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, dont le climat est fondamentalement lié à l’état des forêts du bassin du Congo.

La publication d’un décret d’application sur l’exploitation d’environ 70 millions d’hectares de forêt est imminente en République démocratique du Congo (RDC). La décision de lever le moratoire sur les nouvelles concessions forestières en RDC,  a été approuvée le 9 juillet 2021 par le onzième conseil des ministres, présidé par le président Félix Tshisekedi.

Cette interdiction avait été décidée en 2002, pour empêcher le pillage des forêts après la guerre. Même si des trafiquants profitent déjà du faible contrôle de l’État sur les forêts pour violer cette interdiction, « une levée officielle de celle-ci conduira à une catastrophe pour les personnes, la forêt, la biodiversité et le climat », met en garde Greenpeace Afrique. Dans une lettre adressée le 21 octobre 2021 à Josefa Lionel Correia Sacko, la Commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’Union africaine (UA), l’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de l’environnement demande qu’une session de discussion soit organisée, concernant le projet du gouvernement de la RDC de lever le moratoire sur les nouvelles concessions forestières.

Reconnaissant la souveraineté de la RDC sur sa forêt (60% de la forêt du bassin du Congo) Greenpeace affirme qu’une destruction de celle-ci serait désastreuse pour le climat de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. « On estime que la forêt du bassin du Congo contribue à plus de la moitié des précipitations annuelles en Afrique subsaharienne. Une région déjà confrontée à une pléthore de sécheresses et de vagues de chaleur extrêmes » s’alarme Greenpeace.

La lettre de Greenpeace à l’UA est fondée sur les engagements de l’organisation panafricaine en vue de la préservation de la biodiversité. Dans le cadre de l’Agenda 2063, l’UA s’engageant à maintenir « les richesses naturelles uniques de l’Afrique, son environnement et ses écosystèmes, y compris sa faune et ses terres sauvages […] sains, valorisés et protégés, avec des économies et des communautés résilientes au climat ». Par ailleurs, le Cadre de gestion durable des forêts (SFMF) 2020-2030 de l’UA promet que d’ici 2063, l’Afrique aura zéro déforestation et dégradation des forêts et que ses forêts seront protégées, gérées de manière durable et restaurées grâce à des efforts collaboratifs, intersectoriels et transformateurs pour assurer la prospérité, la sécurité alimentaire et la résilience de sa population.

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