RDC: une enquête révèle comment le clan Kabila a détourné au moins 138 millions de dollars

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Photo: Joseph Kabila, ancien président de la RDC

Plus de 3,5 millions de documents de la BGFIBank révèlent comment la banque a ouvert la porte du système bancaire international à des réseaux suspects et a été utilisée par ceux qui ont cherché à corrompre les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC), a déclaré la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) aujourd’hui.

Les documents ont été obtenus par PPLAAF et Mediapart puis partagés avec le European Investigative Collaborations (EIC), des organisations non gouvernementales et des médias dans le cadre d’un consortium d’enquête pour l’intérêt général sans précédent, baptisé « Congo Hold-up ». Près de 100 contributeurs de 18 pays, travaillant avec 19 médias et 5 organisations, ont analysé les documents.

Les documents de Congo Hold-up sont composés de millions de relevés bancaires, courriels, contrats, factures et des dossiers d’entreprise. Les documents comprennent également les détails de millions de transactions bancaires.

« Ces documents dévoilent l’appétit lucratif des politiciens congolais et des hommes d’affaires internationaux », a déclaré William Bourdon, président de PPLAAF. « Mais grâce à une alliance inédite et fructueuse de journalistes et d’ONG agissant pour l’intérêt général, nous pouvons désormais faire la lumière sur ceux qui cherchent à utiliser l’opacité pour satisfaire leur cupidité».

Congo Hold-up expose comment des intérêts privés se sont emparés des ressources de la RDC : richesses naturelles, Commission électorale, Banque centrale, sociétés minières publiques et recettes fiscales. D’après les publications à venir, les secteurs bancaire, alimentaire et de la construction, ainsi que la mission permanente du pays auprès des Nations unies, n’ont pas été épargnés.

Comme le révèle Mediapart, les enquêtes montrent qu’au moins 138 millions de dollars de l’argent public de la RDC ont transité par la BGFIBank vers des sociétés appartenant au cercle restreint de l’ancien président Joseph Kabila. Environ 105 millions de dollars supplémentaires venant de sources inconnues ont également été crédités sur des comptes liés au même cercle.

Le groupe bancaire BGFI, qui est connu pour son histoire trouble marquée par des affaires de corruption impliquant des autocrates et des entreprises européennes, a facilité des stratagèmes frauduleux pour des hommes d’affaires, des politiciens, des financiers présumés du Hezbollah et d’autres.

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