Félix Tshisekedi avait promis de faire de l’exercice 2021, une année de l’action. Toutefois, les statistiques de l’exécution budgétaire montrent un autre visage du pays. Selon le rapport du ministère du budget de fin novembre, la présidence de la République est devenue un symbole des dépassements budgétaires, le plaçant en tête des institutions budgétivores du pays tout au long de l’exercice budgétaire.
“596 milliards de francs congolais (292,6 millions $) ont été dépensés fin novembre contre les prévisions linéaires de 293 milliards FC (143,6 millions $), soit 203,4%”, a rapporté le ministère du budget. Comparé aux prévisions annuelles de 319 milliards FC (156,7 millions $), la première institution du pays a dépensé 135,9 millions hors budget, à fin novembre 2021.
En cause, la prise en charge par l’État de 1.018 membres de cabinet du président de la République, laissés à 445 par son prédécesseur Joseph Kabila, indique la loi de finances 2021. A cela s’ajoute une dizaine d’organismes publics créés au sein de la présidence, jouant le même rôle que le gouvernement, d’après l’observatoire de la dépense publique, une ONG Congolaise spécialisée sur des questions de suivi budgétaire.
Cependant, les dépenses provisoires effectuées par la même institution à la première moitié du mois de décembre sont évaluées à près de 49 milliards FC (24 millions USD). Ce qui plonge à plus de 300 millions de dollars, fonds utilisé par Félix Tshisekedi pendant l’exercice 2021, une première sous la troisième république en se référant aux statistiques du Ministère du budget. Pourtant Joseph Kabila était à 187,9 millions de dollars américains en décembre 2018, quelques jours avant de quitter le pouvoir, renseigne la même source.
Selon ce même rapport, l’assemblée nationale vient en deuxième position avec 334 milliards de francs congolais (164,1 millions $) contre les prévisions votées de 355 milliards FC (174,2 millions $), soit 94,2%.
Comme sous Joseph Kabila, aux côtés de l’assemblée nationale, il y a le sénat, qui a utilisé 164 milliards FC (80,5 millions $) contre les prévisions annuelles de 126 milliards FC (62,1 millions $), soit 130,1%. La primature n’a pas échappé à la règle, le trésor public a décaissé pour son compte 96 milliards FC (47,3 millions $) sur les prévisions annuelles de 78 milliards FC (38,6 millions $), soit 122,5%.
Il y a lieu de signaler que les investissements sur ressources propres sont restés très faibles. L’Etat a injecté 151 milliards de francs congolais (74,2 millions $) contre le budget voté de 752 milliards FC (368,8 millions $), soit 49,7%.
Valéry Bakutweni