En langage facile, une réforme est une proposition d’amélioration d’une situation existante moins reluisante, peu confortable. Pour un pays, une réforme vise le changement positif d’un secteur ou d’un ensemble de secteurs qui impacte, dans une approche synergique, le développement global de la société.
Plusieurs réformes ont été pensées en RDC. A titre indicatif, l’on pourrait citer, (1) la réforme de la gestion politique des ETD par notamment les élections locales, (2) l’institution du mécanisme du développement équitable des entités infra nationales par l’opérationnalisation d’une Caisse Nationale de Péréquation, (3) l’institution de la Gestion publique axée sur les résultats avec la mise en œuvre du Budget-programme, (4) les réformes dans les secteurs de défense et sécurité, (5) les réformes dans le secteur de l’Education avec notamment la réforme « Licence-Maîtrise-Doctorat, LMD », la réforme du cadre programmatique de développement avec le « Plan National Stratégique de Développement, PNSD », etc.
Toutes ces réformes, initiées au moins 5 ans avant 2022, ont du plomb dans l’aile. Les unes avec la Constitution de 2006, les autres avec des lois et textes spécifiques depuis 2011. Aucune de ces réformes, disais-je, n’est implémentée pour conduire le pays vers les rendez-vous de développement. Après l’échec du rendez-vous de 2015 avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l’on s’achemine inexorablement vers un fiasco à l’horizon 2030 avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), et, par voie de conséquence, vers le leurre de l’émergence (en 2040) et du développement du pays (en 2050), comme l’a programmé la feuille de route du PNSD.
L’élite congolaise, censée tracter la masse des citoyens, est paradoxalement indifférente, sinon réfractaire à la logique inévitable de la marche vers le bien-être collectif. Les réformes, on s’en moque ou on les combat, parce qu’elles viennent nous bousculer dans notre zone de confort.
Alors une question nous vient en tête : « Congolais, sommes-nous un peuple-perroquet qui jacasse sans comprendre le sens des mots ou sommes-nous un peuple qui ment à lui-même ? ».
Quand, en toute solennité, nous déclamons ce poème chanté que nous ont le Révérend père Simon-Pierre Boka et Joseph Lutumba en ces termes » Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur…et nous bâtirons un pays plus beau qu’avant… » N’est-ce pas un engagement de tous les citoyens, chacun placé dans la hiérarchie de ses responsabilités ? Peut-on bâtir un Congo plus beau qu’avant en refusant d’avancer avec le monde, en pleine mutation, en réforme perpétuelle ?
Congolais, soyons sérieux et respectables. Sachons respecter les engagements que nous prenons sans pistolet sur la tempe. Les réformes codifiées dans nos textes légaux et réglementaires sont des engagements à honorer.
Georges Zuka MON’DO UGONDA-LEMBA, Professeur Ordinaire.