Après la publication de la feuille de route par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) assortie des nombreuses contraintes dont celle relative au financement, des nombreuses voix se sont levées pour apporter des propositions en vue de la tenue des élections de 2023 en République démocratique du Congo. Dans sa tribune publiée samedi dernier, Matata Ponyo revient sur le financement des élections qui constituent un casse-tête pour beaucoup de pays africains.
D’après l’ancien premier Ministre, en 2018, le Trésor public a déboursé près de 600 millions de dollars américains pour venir à bout de ce même type d’élections. C’était la seconde expérience du financement des élections sur ressources propres. Elle était plus coûteuse. On peut en déduire qu’en moyenne, il faut près de 500 millions de dollars américains pour sécuriser le financement du paquet des élections sur ressources propres.
« A l’instar d’autres pays africains, la RDC est en mesure d’assurer le financement du cycle électoral sur base de ses ressources propres. Mais, pour y parvenir, il faudra bien planifier l’opération. Prenons l’hypothèse qu’il faut débourser un montant de 500 millions de dollars américains pour financer l’ensemble des élections qui devront se dérouler en décembre 2023. Il faudra que tous les paiements soient effectués six mois avant le jour du scrutin, soit au plus tard le 30 juin 2023 », a-t-il souligné dans sa tribune.
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Matata Ponyo affirme qu’étant donné qu’il ne reste plus que dix-sept mois pour exécuter l’ensemble des opérations financières liées aux prochaines élections, l’Etat congolais est obligé de débourser mensuellement près de 30 millions de dollars américains à partir de février 2022 pour prétendre réaliser les 500 millions de dollars américains nécessaires à fin juin 2023.
On se souvient qu’entre 2017 et 2018, une provision mensuelle de 20 millions USD était mise à la disposition de la CENI par le trésor public, soit une capacité annuelle de 240 millions USD. Par ailleurs, entre 2010 et 2012, le gouvernement a déboursé près de 400 millions de dollars américains pour permettre à l’Etat congolais de réussir le premier financement des élections sur base de ressources propres.
« Dans ce pays, on peut faire des élections avec 250 millions de dollars, voire moins, si les élections sont planifiées, budgétisées et si les ressources y affectées sont gérées de manière efficiente », a estimé le sénateur Matata Ponyio.
Valéry Bakutweni