RDC-port en eaux profondes de Banana : Tshisekedi induit en erreur par ses ministres

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Photo: pose de la première pierre pour la construction du port de Banana

Les travaux de construction du port en eaux profondes de Banana n’ont jamais commencé, malgré la pose de la première pierre par le président Félix Tshisekedi, en janvier dernier. En cause, les négociations sur le projet n’ont jamais été achevées entre le gouvernement et le développeur DP Word.

Tshisekedi a-t-il été trompé par ses ministres ? Certaines sources au niveau de la Présidence s’accordent sur cette thèse. « Le président a été amené jusqu’à Moanda poser une première pierre d’un ouvrage dont on ne connaît pas les contours. Souvenez-vous qu’en 2020, il est allé aussi poser la première pierre pour la construction d’une centrale solaire vers Menkao, à Kinshasa. Et jusqu’aujourd’hui, il n’y a rien », s’inquiète un expert du Conseil présidentiel de veille stratégique. “Le président qui tient à solliciter auprès de la population un second mandat pourrait se trouver en difficulté”, a poursuivi la même source. 

Une chose est sûre, une délégation des ministres séjourne à Dubaï pour parachever les discussions techniques avec DP World. « Le Président de la République tient au Port en eaux profondes de Banana. C’est le sens de cette mission aux Emirats Arabe Uni sous la coordination du Premier Ministre Sama Lukonde. Discussions avec TARIK EL FAROUKI de DP WORLD pour examiner la levée des conditions suspensives en vue de l’opérationnalisation », a déclaré Julien Paluku, ministre de l’Industrie, qui fait partie des négociateurs.

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Et d’ajouter, « Avec Dp World avons convenu du Roadmap à suivre jusqu’à la mise en place effective de la ZES/BANANA. Le cadre légal a été passé au peigne fin car il constitue le meilleur outil de marketing de l’implantation des ZES en RDC. 21 ZES installées à Dubaï enrichissent notre expérience »,

D’après les experts, ces négociations vont impacter la mise en œuvre du projet. La durée des travaux annoncée au départ pourrait s’allonger davantage, voire même le coût pourrait subir des modifications. Par ailleurs, un rapport technique de la mission doit être validé en conseil des ministres, puis des amendements pourraient suivre. « C’est ça la maladie dans notre pays. On lance des projets, sans savoir ce qu’on veut exactement faire. C’est comme ça que nous allons développer ce pays ? », s’interroge un ancien ministre du budget, sous couvert d’anonymat.

En République démocratique du Congo, 80% des projets n’existent que sur la feuille signalétique. Ils ne disposent pas d’étude de fiabilité, moins encore des cahiers d’appel d’offre, …. Leurs inscriptions dans le budget de l’Etat consistent à sécuriser les crédits budgétaires.

Valery Bakutweni

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