En République démocratique du Congo, le parlement ouvre ses portes ce mardi 15 mars 2022, conformément à la constitution du pays. Cette session est fortement politique. Des réformes électorales sont en premier lieu attendues pour baliser le chemin des élections de 2023.
En première ligne, les parlementaires pourraient doter la commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la loi électorale et celle de répartition des sièges. Toutefois, la session est déjà émaillée d’un scandale. L’alerte est venue du député national de l’opposition Ndombasi. D’après lui, une bagatelle somme de 380.000 USD est débloquée chaque mois pour fournir du carburant aux députés nationaux de l’union sacrée, plateforme politique du Président de la République.
«Chaque député de l’Union sacrée toucherait 1000 USD le mois comme prime pour Carburant des Palissades », a-t-il déploré dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
En RDC, depuis la création de l’union sacrée de Félix Tshisekedi, des scandales financiers se sont multipliés. De nombreux privilèges sont accordés aux parlementaires pour protéger la coalition mécanique au pouvoir. Après l’octroi des jeeps Palissades achetés à plus de 27 millions de dollars pour corrompre les députés, à chaque rencontre, on assiste au monnayage des élus nationaux. Une loi n’est pas votée sans que les billets de banque ne soient débloqués et distribués, s’est confié à la rédaction un assistant parlementaire. Alors que les députés nationaux, sont très bien rémunérés par l’Etat. Chacun touche pas moins de 10.000 Usd le mois, renseigne la loi de finances exercice 2022.
Des pratiques de corruption sont apparues au grand jour. Pourtant, le parlement est censé contrôler le gouvernement, les entreprises et les établissements publics, s’inquiète la société civile.
Selon plusieurs sources, la session qui s’ouvre est de tous les enjeux politiques. «L’argent va fortement circuler pour passer la loi électorale en faveur d’un camp politique », précisent-elles.
Valéry Bakutweni