Cette somme était destinée aux experts chargés de conduire la passation des marchés des vivres pour les festivités de fin d’année 2021. Non payé à cette époque, le dossier a été réengagé début 2022 mais l’historique des paiements de la Direction du Trésor et de l’Ordonnancement indique que les fonds ont été décaissés depuis, en faveur des bénéficiaires fantômes. Des soupçons pèsent sur les Cabinets du Budget et des Finances…
Qui ont détourné les primes des experts chargés de conduire le processus de passation des marchés des vivres des festivités de fin d’année 2021? Sur toutes les lèvres depuis le mois de décembre dernier, la question a connu un début de réponse depuis quelques jours quand les personnes à qui était dédiée la somme de 1.840.221.761 CDF de récompense, soit près de 920.000 dollars américains, ont réussi à percer le mystère.
Dans une note qui circule sous les manteaux entre le Budget et les Finances, les victimes expliquent avoir travaillé sur cette passation des marchés des vivres depuis la planification jusqu’aux opérations de distribution aux fonctionnaires, agents de l’État et différentes institutions. «Il s’agit d’un marché du gouvernement communément appelé marché groupé. Les bénéficiaires des primes y relatives n’ont jamais rien reçu. Il est cependant à noter que ces primes ont déjà été payées consécutivement à l’historique des paiements de la Direction du Trésor du ministère des Finances», précise la note.
Puis: «Parce que non payées en fin de l’année passée, ces primes ont été réengagées début 2022 suivant le numéro dossier 1.422.658 intitulé ‘’Frais manutention et autres’’. Cependant, la Direction du Trésor et de l’Ordonnancement ne sait pas payer le dossier réengagé au risque de faire un double paiement dans ses livres -historique des paiements».
Selon la Direction du Trésor et de l’Ordonnancement, « le dossier en question a déjà été payé ». Mais personne parmi les bénéficiaires n’a rien perçu ni vu ces fonds de l’ordre de 1.840.221.761 CDF nous affirme l’un des bénéficiaires. Avant d’ajouter que « le Cabinet du ministre des Finances ne sait donner aucune explication à cette situation car complice avec le Cabinet du ministre du Budget. Il y a des fortes présomptions que ces fonds ont servi à garnir les poches des gens, des bénéficiaires fantômes, à ces deux niveaux».
Les victimes disent s’étonner que pareil détournement ait pu avoir lieu en pleine patrouille financière de l’Inspection générale des finances -IGF- dont les membres sont déployés dans tous les rouages financiers et les entreprises publiques depuis plusieurs mois. Tout en déplorant ce qu’elles qualifient de défaillance des gendarmes financiers, elles appellent à l’intervention du Président de la République et du Premier ministre afin d’être rétablies dans leurs droits.
Tsieleka/africaNews