Devant la diaspora congolaise vivant en Côte-d’Ivoire, le président Félix Tshisekedi s’est exprimé au sujet de la gratuité de l’enseignement de base. Un des piliers cruciaux de son premier quinquennat depuis qu’il a pris les rênes du pays en 2018.
L’annonce de la gratuité de l’enseignement a été perçue comme la meilleure solution pour permettre à tous les enfants à l’âge de la scolarité d’aller à l’école. Un meilleur moyen pour le système scolaire congolais pour enfin préparer l’avenir du pays. Malheureusement, quelques années après son officialisation, on relève plusieurs faiblesses liées à une officialisation précipitée dictée par des calculs politiques.
Interrogé sur ce dossier, le chef de l’État Congolais s’est dit content d’avoir respecté la constitution du pays qui consacre la gratuité de l’enseignement de base. Cependant, Felix Tshisekedi déplore un niveau très bas du système éducatif congolais. «Le niveau de notre enseignement est encore très bas. Les enseignants eux-mêmes n’ont pas de niveau, il faut encore améliorer leur niveau. Ils n’ont pas la matière. Il y a beaucoup de choses qui se sont ajoutées comme le réchauffement climatique, est-ce que nous apprenons ça à nos enfants? Est-ce que nous préparons nos élèves aux défis du réchauffement climatique, est-ce que nous leur apprenons les comportements à adopter dans la société comme le tri des déchets ?», s’est-il interrogé.
Cette déclaration à fait réagir plusieurs professionnels de la craie blanche interrogés par notre rédaction. « On n’est pas chef pour constater mais pour changer les choses. Les enseignants enseignent le programme donné par le gouvernement. Aujourd’hui le programme scolaire est en déphasage. c’est à lui de mener les réformes. Est-ce la responsabilité de nous enseignants ? Ça aussi il faut lui rappeler», a réagi un enseignant du lycée Tobongisa à Ngaliema.
Plus de 2 millions d’enfants sont revenus en milieu scolaire au cours la première année de la gratuité. Et aujourd’hui on en compte 4 millions. A cette augmentation de la fréquentation, d’autres défis se sont ajoutés. On note par exemple, la capacité d’accueil, l’amélioration des conditions de vie des enseignants…
«Est-ce que ces enseignants, sont-ils dans des conditions qui favorisent l’amélioration de leurs compétences ? Que représente le salaire d’un enseignant ? Qui est cet enseignant qui peut supporter toutes ses charges familiales ou s’acheter ne fût-ce qu’un ordinateur ou souscrire à un abonnement mensuel de l’internet pour faire des recherches ? Si l’enseignant est bien rémunéré il va consacrer son temps à la recherche pour améliorer sa compétence. Il ne sera pas tenté d’entrevoir d’autres activités pour combler son salaire pour nouer les deux bouts du mois», nous dit un autre enseignant de l’ITC Ngaliema.
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