Le conflit autour de la mine de cuivre Kinsevere, située dans la province du Haut-Katanga, prend une nouvelle dimension. La compagnie minière nationale congolaise est accusée par la partie chinoise de violer ses droits sur plusieurs concessions minières. Ainsi, MMG, enregistrée à Hong Kong, a annoncé son intention d’ouvrir une procédure d’arbitrage devant la Chambre de commerce internationale à Paris et à Genève contre la Gécamines.
MMG fait référence d’abord à l’incident intervenu le 16 septembre dernier, suite à l’incursion de forces armées (FARDC) sur la concession de Nambulwa. Ces derniers ont chassé le 23 septembre, le personnel régulièrement installé et ont pris possession du lieu. L’autre porte sur la concession Sokoroshe II où le même scénario s’est déroulé un peu plus tôt dans l’année, le 1er juillet, avec cette fois les employés et autres contractuels de la société qui n’ont en effet pas pu retourner sur le site. Ces derniers ont empêchés par les militaires, affirme la société chinoise.
Face à cette situation, MMG indique qu’elle a été informée de la conclusion de différents accords entre la Gécamines et des sociétés tierces, permettant à ces dernières de mener des activités dans les zones querellées. D’après des sources, ces zones feraient pourtant partie de baux miniers conclus avec la Gécamines et devraient permettre à MMG d’augmenter la production de cuivre à Kinsevere, sa seule mine exploitée en RDC.
Pour le moment, la Gécamines n’a pas encore réagi aux révendications de la compagnie chinoise. Signalons que la Gécamines est aussi en discorde au chinois CMOC qu’elle accuse de multiples violations du partenariat les liants, notamment de sous-évaluer les réserves de la mine de cuivre-cobalt Tenke Fungurume et de payer des redevances insuffisantes.
La mine de cuivre Kinsevere est entrée en production en 2017. Elle a produit 22 090 tonnes de cathodes de cuivre au premier semestre 2022. En mars dernier, MMG a annoncé un projet de 550 à 600 millions $ destiné notamment à prolonger la durée de vie de la mine de 13 ans à partir de 2022, avec une production annuelle de 80 000 tonnes de cathodes de cuivre et 4 à 6 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt.