Des entreprises chinoises qui exploitent de minerais nécessaires à la transition écologique ont été accusées d’avoir commis de nombreuses violations des droits humains depuis 2021, en Afrique selon un rapport publié jeudi dernier par l’ONG Business & Human Rights Resource Centre.
Selon cette ONG, 39 entreprises chinoises minières sont impliquées dans 102 cas présumés de violations des droits humains et de l’environnement entre janvier 2021 et décembre 2022. « Nos données montrent que les violations des droits humains et de l’environnement sont courantes dans l’exploration, l’extraction et la transformation des minerais de transition » énergétique, souligne un porte-parole de l’ONG.
Sur l’ensemble des cas d’abus présumés, commis dans 18 pays selon l’ONG, 12 ont été commis en République démocratique du Congo. La Chine domine le traitement et le raffinage des minerais indispensables à la transition écologique, notamment du cuivre, du nickel et du cobalt, utilisés par exemple dans les batteries.
Plus de la moitié des allégations concernent des incidences négatives sur l’environnement, où la pollution de l’eau, les effets sur la faune et l’habitat des espèces ainsi que les problèmes d’accès à l’eau sont fréquemment enregistrés.
Plus d’un tiers des allégations d’abus portent sur les droits des travailleurs. La majorité d’entre elles sont liées à des risques pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail.
Business & Human Rights Resource Centre, qui œuvre pour faire progresser le respect des droits humains dans les entreprises et éradiquer les abus, a également indiqué qu’elle n’a reçu que quatre réponses aux 22 demandes d’explication adressées à 17 entreprises minières chinoises au sujet des violations présumés des droits de l’Homme (soit un taux de réponse de 18 %), ce qui dénote de faibles engagements en matière d’ouverture et de transparence.
À l’horizon 2040, la demande mondiale de ces minerais devrait être multipliée par six. L’ONG a ainsi appelé la Chine et les pays qui accueillent ses entreprises à prendre des « mesures urgentes » pour limiter les effets néfastes de cette transition.