Les exportations illicites de cacao occasionnent annuellement, environ 60 millions USD des pertes à la République démocratique du Congo, indique le ministère de l’Economie nationale, à l’issue d’une audience accordée aux exportateurs du secteur.
“Nous perdons au minimum 400 tonnes de cacao par semaine, soit une valeur monétaire annuelle de 60 millions de dollars américains, car la tonne de cacao se vend à 3200 dollars sur le marché international. Ainsi, nous sollicitons auprès du gouvernement des mesures fortes afin de mettre fin aux exportations illicites et à la contrebande du cacao”, a indiqué le directeur général de l’Agence nationale de promotion des exportations (ANAPEX), Mike NTAMBWE qui a conduit la délégation des exportateurs auprès du vice-premier ministre en charge l’économie nationale, Vital Kamerhe.
Selon lui, les chiffres à leur possession se situent à plus de la moitié de la production du cacao congolais au Nord-Kivu, qui se volatilise du fait des pratiques frauduleuses systématiquement organisées.
“Il était donc question de réfléchir sur des voies et moyens de remettre de l’ordre dans ce secteur, au regard de l’importance des exportations qui constituent, un outil capable de faciliter l’importation des devises étrangères en RDC, mais aussi un levier fondamental de la croissance économique », a dit le porte-parole de la délégation.
Le directeur général de Esco Kivu, Philip Betts, de son côté, a appuyé que la fraude dans les exportations de cacao prend des allures inquiétantes, et qu’en 2025, la RDC sera dans l’obligation de donner la traçabilité du cacao exporté.
En 2022, la production de cacao s’est établie à 32 505 tonnes. Selon les experts, avec son potentiel 60.000 tonnes actuellement, la RDC peut faire plus jusqu’à 300.000 tonnes/an, si les exportations sont bien contrôlées.