RDC :l’IGF instruit Sofibanque de sursoir un paiement de 27 millions USD destiné aux travaux de construction de la route Mbuji-mayi-Kananga

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L’Inspecteur général-chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete a instruit le directeur général de Sofibanque (une banque commerciale opérant en RDC) de surseoir le paiement en faveur de Samcrete Engineering, paiement ordonné par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et validé par les inspecteurs de l’IGF dont le montant s’élève à 27 millions de dollars américains.

Dans une correspondance adressée au directeur général de Sofibanque le 3 octobre 2023, Jules Alingete demande sans autres détails, que ces fonds ne soient décaissés en faveur de cette société privée.

« Par la présente, je vous demande de surseoir au paiement ordonné par le FPI et validé par l’équipe des inspecteurs des finances suivant la lettre n° 028/PR/IGF/BEP/OM273-2023/2023 vous adressée en date du 14 septembre 2023. Je vous prie de réserver à la présente le bénéfice de l’urgence », écrit Jules Alingete.

L’IGF a institué, depuis quelques temps, la « patrouille financière ». Une opération qui consiste à analyser en amont, toute sortie de fonds de l’Etat en faveur des tiers.

Des sources renseignent que la surséance du paiement destiné à la société Samcrete Engineering est relative à l’exécution des travaux de construction de la route Mbuji-Mayi – Kananga aujourd’hui à l’arrêt. Les travaux sont exécutés par SAMCRETE ENGINEERING sur financement du FPI.

Rappelons qu’en février 2021, à côté de son homologue égyptien, le président Félix Tshisekedi avait assisté à la signature de 4 projets d’une valeur globale de plus de 400 millions USD, initiés par le Fonds de Promotion Industrielle (FPI), dans l’objectif ultime de faire bénéficier à la RDC des avantages de développement intégré et assurer l’inter connectivité de ses provinces.

Félix Tshisekedi avait donné son accord pour le début effectif des travaux de la route nationale numéro 1 (RN1), dans son tronçon compris entre Kananga et Mbuji-Mayi. Ainsi, le Groupe égyptien Samcrete Engineering va prendre l’engagement de construire une route revêtue de 188 Km de Kananga à Mbuji-Mayi, d’une durée de vie de 50 ans d’existence, pour un coût de 302 millions USD. Un premier acompte de 27 millions USD a été convenu par les parties pour le début des travaux. Et au moment où les 27 millions USD doivent être débloqués en faveur de l’entreprise contractante, l’IGF s’interpose et bloque le paiement pour des raisons jusque-là non connues.

Pourquoi l’IGF a-t-il bloqué ce paiement?

Selon des sources qui se sont confiées à Tsieleka, l’IGF serait influencée par certains membres du Gouvernement qui veulent confier le même marché à la Banque Africaine de Développement (BAD). Il ne s’agit nullement d’un détournement tel qu’affirme l’Inspection Générale des Finances  pour justifier ce blocage.

 « Le marché qu’on veut confier à la BAD, après négociation il se fait que les intervenants auront une rétrocommission de 16 millions de dollars par contre dans le dossier avec les Egyptiens il n’y a pas de rétrocommission. D’où la campagne de diabolisation contre le FPI qui est mené par les autorités provinciales bénéficiaires du projet et certaines autorités du pays… », a fait savoir une source bien introduite qui  a requis l’anonymat.

Un responsable de la societé civile locale approché par tsieleka  à Mbuji-Mayi s’est même posé la question de savoir « pour qui l’IGF travaille ? Est-ce  pour accompagner la vision du chef de l’état ? A deux mois des élections qu’est-ce que le Chef de l’Etat va expliquer à la population de Mbuji-mayi et Kananga. C’est depuis 4 mois que les travaux sont bloqué ».

La mise en œuvre de ce contrat prévoyait une garantie bancaire de 30% du montant du marché, comme avance de démarrage.  Cette avance de démarrage contractuelle représente $ US 90 millions.

Compte tenu de sa trésorerie serrée, le FPI a négocié et signé un avenant avec l’entreprise SAMCRETE qui a accepté de démarrer les travaux avec 9 % soit $ US 27 millions, en attendant que le FPI s’organise pour mobiliser les 21 % restants soit $ US 63 millions.

A ce jour, il s’avère que l’IGF a fractionné le solde de l’avance pour un second acompte de $ US 27 millions dont la validation de la dépense a été accordée puis annulée par l’IGF. Signalons que SAMCRETE a déjà fourni sa garantie bancaire pour un montant de $ US 63 millions et n’attend que le décaissement des fonds pour accélérer les travaux sur terrain.

KM

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