Dans son discours d’investiture, prononcé le 20 janvier 2024 au stade des Martyrs de la Pentecôte, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a promis de mettre à profit les sept (7) milliards de dollars américains tirés de renégociation du contrat chinois dans les grands travaux d’infrastructures. Pour l’instant, ni la Sicomines, ni l’ambassade de Chine à Kinshasa n’ont commenté cette information. Sur son site Internet, le projet Afrique Chine, un site spécialisé proche du Gouvernement chinois juge «peu probable» que ce montant de sept (7) milliards USD soit l’aboutissement d’une renégociation du contrat chinois, né d’une convention signée en 2008 entre l’Etat congolais et un groupement d’entreprises chinoises.
Qu’en est-il des milliards de dollars américains que la République Dé-mocratique du Congo attendrait de la Sicomines ? La question alimente la chronique dans différents salons politiques. Une chose est sûre : le Président de la République, Félix Tshisekedi, a prêté serment, le 20 janvier 2024, devant une foule nombreuse au Stade des Martyrs, déclarant que des milliards de dollars, soit sept (7) au total, seraient bientôt disponibles grâce à la renégociation de l’accord controversé avec la Chine sur l’exploitation du cuivre et du cobalt dont est issue la joint-venture Sicomines.
Pour réaliser son nouveau quinquennat, le Président Félix Tshisekedi compte notamment sur cet apport. L’on se rappelle que son programme de gouvernance a ainsi pour objectif : «Premièrement, de créer plus d’emploi : en accélérant la promotion de l’entreprenariat notamment celui des jeunes, et au moyen d’une approche volontariste inspirée de nos réalités sociétales; Deuxièmement, de protéger le pouvoir d’achat des ménages : en stabilisant le niveau de l’inflation et en maîtrisant le taux de change; Troisièmement, d’assurer avec beaucoup plus d’efficacité la sécurité de nos populations, de notre territoire, de nos biens ainsi que la préservation de nos intérêts : au moyen d’une restructuration profonde de notre appareil de sécurité et de défense et par la poursuite du renforcement de notre diplomatie; Quatrièmement, de poursuivre la diversification de notre économie et d’accroître sa compétitivité : en optant pour la transformation de nos produits agricoles et miniers bruts sur notre sol; Cinquièmement, de garantir plus d’accès aux services de base : en veillant à l’extension des programmes tels que ceux de la Couverture Santé Universelle, de la Gratuité de l’Enseignement et du PDL 145T; et enfin, ee renforcer l’efficacité de nos services publics ».
Sans donner plus de détails, Félix Tshisekedi a promis de réaliser ces six paliers «grâce à l’allocation prochaine des fonds de l’enveloppe obtenue dans le cadre de la renégociation du projet Sicomines et qui devrait atteindre un montant total de 7 milliards de dollars».
Si le Président de la République s’est montré confiant sur cette enveloppe, sur son site, le «projet Afrique Chine», proche du gouvernement chinois se montre plutôt réservé. «Ni la Sicomines ni l’ambassade de Chine à Kinshasa n’ont commenté les propos du président selon lesquels le contrat a été renégocié », indique cette source.
Le site va plus loin et estime « peu probable» que la Sicomines ne paie ce montant de sept (7) milliards USD au cours du second mandat du Président Félix Tshisekedi : «Le Président Félix Tshisekedi est entré en fonction en 2019, promettant de renégocier les accords miniers chinois qui ont été signés pendant le mandat de Joseph Kabila. Il n’a pas grand-chose à faire valoir pour ses efforts au cours de ses cinq premières années au pouvoir, de sorte que les 7 milliards de dollars auxquels il a fait référence samedi pourraient faire partie d’un effort visant à remodeler le scénario dans l’espoir de pousser les Sicomines à payer au cours de son second mandat (peu probable).»
Et d’ajouter : «Depuis le début de son premier mandat il y a cinq ans, M. Tshisekedi se bat avec les partenaires chinois de la joint-venture Sicomines pour restructurer l’accord qui, selon les critiques, sous-estime les réserves minérales connues et favorise donc injustement les investisseurs chinois. Les efforts précédents pour renégocier ce contrat de plusieurs milliards de dollars ont largement échoué ». C’est dire que les sept milliards USD attendus de la Sicomines sont encore entourés d’un grand mystère.
Francis N/ Econews