Le Gouvernement congolais a mobilisé 9,8 milliards $ contre une prévision de 14 milliards de dollars américains. Ceci dégage une contre-performance de 5 milliards de dollars non captée au cours de l’exercice fiscal 2023, a annoncé le centre de recherche en Finances Publiques et Développement local dans un communiqué publié ce jeudi 21 mars 2023 qui a passé en revue les opérations financières du Trésor Public dans le cadre de Loi des Finances exercice 2023.
Cette contre performance des régies financières enregistrée au terme de l’exercice fiscal 2023 est une faute de gestion, susceptible des sanctions conformément à l’article 129 de la loi n°11/011 DU 13 Juillet 2011 relative aux finances publiques affirme Crefdl. « Au 29 décembre 2023, le Gouvernement de la RDC a mobilisé 9,8 milliards de dollars américains contre les prévisions de 14,8 milliards $, soit un taux de réalisation de 65,9%. Ceci dégage une contre performance de 5 milliards $ non captés au cours de l’exercice fiscal susmentionné. CREFDL rappelle que les recettes inscrites dans la loi des finances de l’année 2 constituent le minima à recouvrer », lit-on dans ce communiqué.
Concernant les dépenses, le gouvernement a dépensé 11,0 milliards $ au cours de l’exercice 2023, contre les prévisions de 14,8 milliards $. Ce qui explique que les dépenses de 3,8 milliards $ n’ont pas été effectuées. Et lorsqu’on compare le volume des recettes réalisées et les dépenses effectuées, il se dégage un déficit budgétaire de l’ordre de 1,2 milliard $, une première depuis les réformes des finances publiques intervenues en 2011. Et ce déficit budgétaire a occasionné une grande perte des emprunts sur le marché intérieur.
CREFDL indique par ailleurs que le déficit enregistré en 2023 se justifie par le non-respect du pacte de stabilité du cadre macro-économique et monétaire, la consommation des crédits budgétaires au-delà de ses ressources disponibles. Ce qui a entraîné la dépréciation du Franc Congolais ainsi que l’instabilité du taux de change
De ce qui précède, CREFDL note que l’absence d’un collectif budgétaire fait persister des mauvaises pratiques budgétaires et jette un discrédit sur la gouvernance financière en RDC
Ainsi, pour éviter la mauvaise gestion des finances publiques, CREFDL recommande au Gouvernement de la RDC à rationaliser les dépenses publiques afin de répondre aux priorités de la population afin d’éviter le gonflement des chiffres en donnant l’impression que les recettes publiques ont connu un accroissement alors que les comptes du trésor sont déficitaires.
Olivier Masini