Le député national et promoteur de l’école le cartésien n’est pas allé par le dos d’une cuillère pour réagir aux différentes mesures annoncées par Raïssa Malu ministre de l’Education Nationale. Dans sa tribune intitulée “Enseignement,routine et nivellement par le bas Mme la ministre de l’Eps”. Le député Steve Mbikayi, estime que ces mesures visent la forme et non le fond du système éducatif en RDC. en voici sa tribune
La ministre de l’éducation nationale, a pris un train des mesures en rapport avec la rentrée scolaire en nous chantant la même antienne : – Pas de perception des frais scolaires avant la rentrée; – Inscriptions gratuites; – Aucun élève ne peut être chassé suite au non payement des frais scolaires; – Pas de test d’admission… – Pas de vente d’uniformes par les écoles tutti quanti . Dès lors que le ministère de l’EPST revient sur les mêmes choses chaque année avant la rentrée scolaire, il ferait mieux d’enregistrer ces mesures sur un disque qui sera joué pendant toutes les grandes vacances.
Le plus étonnant est que les mesures prises et reprises ne concernent que la forme . Rien sur le fond de l’enseignement dont la baisse de niveau est constante ; Rien sur les conditions dans lesquelles les élèves étudient et les enseignants travaillent. En pleine capitale, dans des communes périphériques, beaucoup d’élèves étudient à même le sol . Pas de bibliothèque, pas de recyclage des enseignants ; beaucoup d’ enfants terminent le cycle primaire , et même secondaire , sans savoir ni lire ni écrire. Les familles nanties, dont celles des Ministres, Députés , Sénateurs, mandataires, directeurs d’entreprises… placent leurs enfants dans des écoles conventionnées bien réputées ou dans des écoles privées de renom.
L’égalité des chances voudrait que le ministère s’occupe plus du sort du plus grand nombre d’enfants qui fréquentent les écoles défavorisées. Pour accompagner la gratuité de l’enseignement chère au Président Tshisekedi nous encourageons et soutenons, la patronne de l’ Enseignement Primaire Secondaire et Technique devait s’attarder sur cette problématique et lutter pour l’ augmentation du budget alloué à son secteur ( Un combat que nous mènerons aussi à l’ AN ) en vue de désengorger les salles de classes pléthoriques en construisant de nouveaux bâtiments , en équipant les écoles, en recyclant les enseignants et améliorant leurs conditions sociales.
Certes , tout ne pourra pas changer comme par une baguette magique tant la destruction de notre système éducatif a commencé depuis belle lurette. Nous sommes étonnés de constater que Madame la Ministre , comme ses prédécesseurs
,au lieu d’aller à l’essentiel revient sur la vente des uniformes, la gratuité des inscriptions , les acomptes , les tests d’admission… Pour la Ministre , les élèves doivent être inscrits sans évaluation de niveau. Dans un pays où les gens fabriquent les bulletins et même les diplômes dans des cyber cafés, pour elle , les écoles n’ont pas le droit de connaître le niveau des élèves qu’ils inscrivent ou de refuser les cancres .
Chaque élève devra être inscrit dans la classe de son choix. Et ces mesures concernent aussi les privés. Consulaires aussi ? Même dans des pays où l’ État subventionne les écoles privées, il ne leur impose pas le mode de fonctionnement. En prenant ces décisions juste dans le but de plaire à l’opinion, la Ministre est consciente que même les écoles publiques ( Surtout catholiques ) ne lui obéiront pas. Or , prendre des mesures non applicables fragilise l’autorité de l’ État. Par exemple, la patronne de l’ EPST sait pertinemment bien que dans toutes les écoles sérieuses, d’ici comme d’ailleurs, les inscriptions ne sont jamais gratuites et les nouveaux élèves ne peuvent pas être exemptés du test d’évaluation de niveau à l’inscription.
Les papiers et stylos utilisés par les candidats sont achetés. Et les correcteurs sont primés avec les frais payés à l’inscription. Tout en lui souhaitant plein succès dans son travail, nous lui conseillons d’accompagner la vision du Chef de l’ État dans ce noble secteur en s’occupant de l’essentiel. Et l’essentiel,c’est l’amélioration de la qualité de l’enseignement, des conditions sociales des enseignants, redorer le blason de nos diplômes en luttant contre la fraude et la tricherie… Faire autrement , c’est niveler notre enseignement par le bas .
Steve Mbikayi