Le sénateur Augustin Matata Ponyo révèle à travers un communiqué de ce jeudi 12 août qu’il lui est interdit de sortir du pays par le procureur général près la Cour constitutionnel. L’ancien premier ministre note que cette interdiction a été prononcée par le procureur de la Cour constitutionnel, alors qu’il sollicite une évacuation à l’étranger pour un contrôle dans un centre spécialisé, question de se rassurer sur l’absorption du poison dont il a été victime depuis le mois de juillet de cette année.
Augustin Matata Ponyo avait, à travers une correspondance du 30 juillet, demandé l’autorisation de sortie pour raisons de santé auprès du chef de l’État, après avoir constaté que ses requêtes adressées en ce sens au président du Sénat, demeurent lettre morte.
« En dépit de l’intervention du Haut responsable de service public auprès du chef de l’Etat, et de la recommandation de mon médecin traitant d’aller me faire examiner à l’extérieur du pays, je reste interdit de quitter le pays par le Procureur général près la Cour constitutionnelle », fait-il savoir
A l’en croire, c’est conformément à la missive adressée au président de la République qu’il a été contacté par un haut responsable de la présidence de la République qui lui a recommandé de contacter le procureur général en vue de finaliser le processus d’autorisation de sortie.
« Accompagné de mon médecin, je me suis rendu ce lundi 9 août 2021 à 8h00 au Parquet près la Cour constitutionnelle. (…) Tout au long de l’audition qui a fait l’objet d’un procès-verbal contresigné par moi, Monsieur le Procureur Général a voulu m’interroger sur le dossier du Parc agro industriel de Bukanga Lonzo. Étant encore malade et en repos médical, et rappelant que je ne peux aller à l’encontre de la décision de la Plénière du Sénat du 15 juin 2021 qui a rejeté la demande d’autorisation des poursuites judiciaires à mon encontre, je me suis interdit de répondre à toute question en rapport avec le dossier Bukanga Lonzo », rapporte son communiqué.
Le sénateur élu de la province de Maniema précise en même temps avoir insisté sur le caractère exclusif de l’autorisation des poursuites ordonnée par le bureau du Sénat sur le dossier de la zaïrianisation, et cela, même lorsqu’il lui a été demandé de prendre l’engagement de revenir comparaître après ses soins à l’étranger.
Augustin Matata Ponyo estime que les décisions prises par chaque institution se doivent d’être respectées dans le cadre de la sauvegarde du principe de la séparation des pouvoirs.
« Cet État de droit implique également que l’on respecte les libertés de mouvement sans aucune restriction d’un sénateur élu et ce, conformément à l’article 220, alinéa 1er du Règlement Intérieur du Sénat (Cfr article 109, alinéa 1″ de la constitution) qui dispose que : «Le Sénateur a le droit de circuler sans restriction ni entrave à l’intérieur du territoire national et d’en sortir. Le sénateur a également droit aux soins de santé et à l’évacuation sanitaire », conclut-il.
Pour rappel, le Sénat a eu à examiner deux réquisitoires du procureur général près la Cour constitutionnel sollicitant l’autorisation des poursuites à charge de Matata Ponyo. Le premier sur le dossier Bukanga Lonzo a été rejeté par l’Assemblée Plénière de la chambre haute du parlement, alors que le second sur l’indemnisation des victimes de la zaïrianisation a été approuvé par le bureau du Sénat qui avait ordonné la levée des immunités de cet ancien premier ministre.
Pem