Le Ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique (Epst) Tony Mwaba est sorti de ses réserves pour dénoncer ce qu’il qualifie de complot contre sa personne. Ce après l’alerte de l’Igf (inspection générale des finances) sur une tentative de détournement d’environ 16 millions $ affectés au test de fin d’études primaire (Tenafep).
“Je considère ça comme un dossier de vengeance. Je précise que c’est un dossier de vengeance parce que, entre Jules Alingete et le ministre de l’Espt, c’est le ministre qui traque le détourneur. Pour preuve, 3 jours quand je suis arrivé à la tête de ce ministère, j’ai intercepté un paiement de 2 millions d’euros qui a quitté la Banque Centrale du Congo pour le compte de Veridos qu’Alingete connaît. Pourquoi cet argent, parce que Veridos voudrait donner aux élèves du primaire des cartes biométriques et exiger le paiement de 5 euros par élève”, a-t-il souligné lundi 16 août à la presse.
De son côté, l’IGF appelle « au respect des lois et règlements en matière des finances publiques » et insiste « le contrôle s’impose à tous ».
Qui est Veridos, qui enflamme les réseaux sociaux?
Après recherche de la rédaction, il est à noter que tout commence en 2018, l’ex- Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Gaston Musemena et son collègue Emery Okundji de PT-NTIC avaient décidé de recruter Veridos pour un « projet national d’identification et du suivi informatisé des élèves en RDC».
Les deux collègues avaient par la suite lancé le projet en mai de la même année, affirment certaines sources du gouvernement, mais sans finalement aboutir à sa mise en œuvre.
A son arrivée à la tête du ministère en Septembre 2019, Willy Bakonga reprend contact avec la firme Veridos Gmbh. Le marché sera ensuite attribué le 30 mars 2021 aux allemands pour l’identification et le suivi informatisé des élèves en RDC. D’après la note d’attribution du marché, le coût du projet est de 108.233.867 euros (127.377.732,23 USD), pour une durée de 12 ans. « Le marché a été effectué de gré à gré après avis de non objection, affirme de son côté la direction générale de contrôle des marchés publics.
Veridos Gmbh offre des solutions d’identification sécurisées, fiables et holistiques, des conseils d’experts et une technologie d’avenir pour permettre aux infrastructures locales et aux citoyens du monde entier de se responsabiliser. Son siège est à Berlin, ses actionnaires sont entre autres Giesecke et Devrient à 60 %, Bundesdruckerei à 40 %.
“Veridos est une filiale de l’allemand Giesecke & Devrient qui produisaient des billets de banque sous Mobutu. Une société sur qui pèsent de lourdes présomptions de malversations financières ayant conduit le pays à la banqueroute au début des années 80”, affirment plusieurs chercheurs.
Valéry Bakutweni