Les violons semblent ne pas s’accorder entre la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) et l’Agence de prévention et de la lutte contre la corruption (APLC). Selon plusieurs sources, le nœud du problème serait la mise à l’écart par la ville de Kinshasa, de la société Solutech, sélectionnée pour accompagner la DGRK dans la maximisation des recettes publiques.
Le Directeur général de la DGRK, Félicien Kuluta a échangé avec la presse, lundi 27 septembre dernier, pour clarifier l’opinion sur le dossier, qui fait grand bruit sur la toile.
“Les utilisateurs de la plateforme de Solutech ont estimé que ce logiciel n’avait pas atteint la maturité pour booster les recettes de la ville, parce qu’ils rencontrent des difficultés d’usage. Ensuite, lors des missions de contrôles à la banque, la DRGK a découvert des notes de perception générées par Solutech avec des comptes bancaires parallèles qui ne sont pas des comptes receveurs de la ville de Kinshasa”, a déclaré le DG Kuluta. Et de poursuivre, « c’est une pratique qui encourage le coulage des recettes ».
Face à ces deux problèmes qui ne profitent pas à l’amélioration de la santé financière de la ville de Kinshasa, le Gouverneur Gentiny Ngobila avait demandé à la DGRK de continuer à travailler avec son logiciel i-mpako pour mobiliser les recettes.
Conflit d’intérêt ou lutte contre la corruption
Après cette décision de mise à l’écart de Solutech, réputée proche de l’Agence de prévention de la lutte contre la corruption (APLC), le déboire de la DGRK a commencé. Une situation, qui apparaît comme un acharnement contre le Directeur général de la DGRK et le ministre provincial des Finances d’après Félicien Kuluta.
« Nous avons eu beaucoup de séances de travail d’abord avec Solutech pour voir comment améliorer son logiciel en vue d’une relance, mais rien n’a avancé. On n’a pas eu de recettes. D’ailleurs Solutech a reconnu certaines failles de sa plateforme », a précisé Félicien Kuluta. Et d’ajouter, « ensuite, nous avons travaillé plusieurs fois avec la délégation de l’APLC ici à la DGRK pour leur faire part des limites du service de Solutech qui n’aident pas la ville à avoir ses moyens financiers. D’ailleurs, nous sommes partis jusqu’à la banque où les assujettis payent leurs taxes. Et là, nous avons constaté avec eux qu’il se pose même un problème d’intégration entre Solutech et la banque. Ce qui rend difficile la traçabilité des recettes de Kinshasa ».
Poursuivant ses explications à la presse, le DG Kuluta a présenté d’autres preuves du conflit qui l’oppose à l’APLC. « Après autorisation par l’autorité urbaine de i-mpako, nous sommes allés lui présenter l’application télédéclaration et télépaiement devant maximiser davantage des recettes et de lutter contre le phénomène de coulage des recettes. Deux jours après, des médias ont publié des informations fausses selon lesquelles il y aurait cambriolage à la DGRK avec la disparition de la base de données. Il s’agit là d’une campagne d’intox », a fait déplorer le DG Kuluta.
Selon certains experts, l’agence de prévention de lutte contre la corruption-APLC- qui dépend de la présidence de la République ne devait pas s’immiscer dans ce dossier, car étant proche de la société Solutech. Ce qui apparaît à un conflit d’intérêt. Avec cette nouvelle révélation, l’image de cette agence anti-corruption ne semble guère s’améliorer, malgré le changement d’un nouveau coordonnateur.
On se souvient que le règne de Ghislain Kikangala a été marqué par des méthodes opaques. Il s’agit notamment de l’affaire du retrait illégal par ses agents de 30.000 USD au guichet de d’Accès Bank, le 10 décembre 2020 à 21 heures. L’ancien coordonnateur avait été placé en garde à vue de 24 heures à la cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
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