[Interview] Nadège Bulabula: L’entrepreneuriat a son sens lorsqu’on transforme les problèmes en solutions

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Six mois après avoir lancé ses activités, l’entreprise MYS attire plus de la clientèle. Quelle est le secret de ses produits, comment MYS parvient-elle à satisfaire sa clientèle, la rédaction de Tsieleka est allé à la rencontre de son manager générale, la jeune femme entrepreneure congolaise, Nadège BULABULA. Son entreprise MYS est spécialisée dans la transformation de plantes “Bulukutu” et “Sinda”, pour répondre au besoin  alimentaires de congolais.

Tsieleka : Pourquoi vous avez créé l’entreprise MYS ?

Nadège Bulabula : MYS est une entreprise qui est opérationnelle depuis le mois de juin 2019 ça va faire bientôt 6 mois. L’entreprise a été créée pour répondre à ma passion par rapport à l’agro-alimentaire. MYS a deux produits phares que nous produisons et nous transformons, c’est le “bulukutu thé” et le “sinda infusion”.

Tsieleka : Comment parvenez-vous à transformer ces deux produits ?

Nadège Bulabula : Le “bulukutu”, c’est notre fameux thé que nous avons l’habitude de prendre et d’acheter en botte au marché et généralement infuser à la maison dans une marmite, etc. Et le “sinda”, c’est notre fameuse  citronnelle que nous produisons localement ici. Les deux plantes aromatiques présentes des vertus très énormes pour la santé mais jusque-là elles n’ont jamais été valorisées comme il le faut. Et la plupart des thés que nous trouvons dans les commerces et dans les rayons de supermarché sont des thés importés. Car, localement nous avons nos thés  avec un design bio, écologiquement que nous connaissons mais dont l’accès reste encore très problématique. Le point était de réfléchir comment allier notre passion agro-alimentaire avec un besoin concret qui se présente. Nous n’avons rien changé, c’est notre “bulukutu et sinda” que nous séchons avec des pratiques qui répondent aux normes d’hygiènes alimentaires et nous le brayons et nous les conditionnons dans les papiers filtres qui facilites l’utilisation.  Et le produit devient de plus en plus accessible parce que c’est tout le sens de notre défi de pouvoir rapprocher nos produits avec les consommateurs finaux. 

Tsieleka : Vous avez dit que ces deux plantes présentent  de vertu lequel par exemple pour l’intérêt de nos internet ?

Nadège Bulabula : Avant de parler des vertus, “le bulukutu et le sinda” dans notre communication, nous le présentons  comme un produit du quotidien, c’est-à-dire le thé lorsqu’on le consomme avec ou sans sucre, avec ou sans lait avec le pain c’est formidable et c’est extraordinaire. Pour MYS la première valorisation c’est l’utilisation dans la consommation de ce produit.  Mais aussi ces produits ont des vertus pour la santé. Ça facilite par exemple les femmes qui allaitent et de tout ce qui est comme transite intestinale des personnes qui sont constipées. Le “bulukutu et le sinda” aident au bobo de la saison sèche, tout rhume, angine, grippe, maux de tête, fatigue, stress, etc.

Tsieleka: Qui peut prendre ces produits?

Nadège Bulabula : C’est principalement pour les adultes pas pour le bébé et des enfants qui ont   sept ans. C’est toute catégorie des personnes que l’on soit adulte, sportif qui sont concernés, car ces produits visent un public large.  

Tsieleka: Dans moins de six mois déjà MYS a su persuader et attirer les gens ?

Nadège Bulabula : Au fait le plus grand secret, c’est la meilleure connaissance de soi, de sa cible ou de ses consommateurs mais aussi une meilleure connaissance de l’environnement. Une meilleure connaissance de soi veut dire s’autoévaluer pour connaître quels sont ses points forts et faibles. Moi j’avais évolué dans le secteur bancaire mais j’étais toujours passionné par l’agro-alimentaire qui  est un secteur très vaste. Aujourd’hui, on vante le sol congolais, le potentiel agricole que regorge le pays mais sans actions concrètes. La chikwang d’hier sera probablement la chikwang d’aujourd’hui, c’est le cas pour le bulukutu. L’entreprenariat a son sens lorsqu’on transforme les problèmes en solutions. Notre pays importe chaque année beaucoup de milliards dans ce domaine. MYS a apporté à “bulukutu  et à sinda” du relooking. Aujourd’hui, ces deux produits se sont frayés une place dans le rayons de supermarché de notre pays et cela n’était pas facile pour répondre aux attentes du consommateur tout en restant à leur écoute. Cependant, les choses ne s’offrent pas facilement.   

Tsieleka : Qu’est-ce que vous avez fait en termes des stratégies pour se hisser dans le marché de notre pays ?

Nadège Bulabula : C’est depuis 2016 que j’étais entrain de le mûrir ce projet, de l’étudier très calmement, mais très sérieusement et je me suis fait entourer des personnes qui maitrisent le secteur et qui m’ont aidé à pouvoir bien structurer mon projet.  Malheureusement, aujourd’hui l’entreprenariat congolais souvent est rattaché à la débrouillardise et les produits congolais sont souvent rattachés à la faible qualité. Et en termes des stratégies, nous avons travaillé sur le packeching, sur les emballages parce que c’est une entreprise dirigée par une jeune femme.  On a associé à notre relooking beaucoup de beauté, un design jeune pour vraiment faire vivre déjà visuellement le produit parce que le client achète d’abord le produit avec les jeux. Nous travaillons en respectant les normes d’hygiènes, nous avons mis sur place de règles d’hygiène pour éviter tout risque de contamination de nos produits. 

Tsieleka : Que diriez-vous des jeunes garçons et filles congolais qui veulent se lancer dans l’entreprenariat mais qui sont hésitant ?

Nadège Bulabula : Le doute est normal mais il est un handicap dans le domaine des affaires. Il faut travailler avec conviction, d’où, il faut se connaître soi-même.  On est hésitant parce qu’on se dit je ne saurai pas diriger une équipe des personnes, parce qu’on n’a pas suffisamment des moyens et parce qu’on se dit je veux échouer. On est peut-être hésitant parce qu’on se dit, les parents ont payés les frais académiques pour que je travaille quelque part et non j’ai créé quelque chose parce que déjà dans notre culture une fois on obtient son diplôme, il faut chercher du boulot. On a pas forcément cette mentalité entrepreneuriale, du coup on a aussi peur du rejet. Lorsqu’on regarde les expériences telles que des pays comme des USA et l’Europe nous voyons que ce sont des jeunes des Startups qui sont à la base du développement, qui créent des emplois qui répondent aux problèmes posés à l’exemple de Hubert dans l’organisation de transport.  

Olivier Masini

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