Le Conseil d’administration de la BAD a accordé, ce lundi, un prêt de 56 millions de dollars américains du Fonds africain de développement destiné à financer les accès routiers permettant d’accéder au pont qui relie les capitales des deux Congo, Kinshasa et Brazzaville.
La mise en œuvre du projet d’aménagement de ces accès routiers prévoit des travaux de grande ampleur des deux côtés du fleuve. Du côté de la République démocratique du Congo (RDC), le projet comprend des raccordements routiers (construction et bitumage) de 6,8 km, des études des voies d’accès complémentaires (Maluku-jonction RN1) sur 25 km et des études portant sur d’autres infrastructures, notamment la voie de contournement de la ville de Kinshasa.
De l’autre côté du fleuve, au Congo Brazzaville, des études détaillées des voies d’accès entre les localités de Yié et Maloukou (23 km) sont prévues, y compris l’actualisation de l’étude d’impact environnemental et social et de son plan de gestion. Un plan d’indemnisation et de réinstallation couvrant la voie d’accès au pont route-rail (3,2 km) sera également élaboré.
« Ce pont route-rail contribuera à assurer la continuité du trafic routier sur le corridor Tripoli-Windhoek-Le Cap, dont la branche en Afrique centrale, constituée par la liaison Cameroun-Tchad-Congo-RDC vise à relier Yaoundé, Libreville, Brazzaville et Kinshasa », a détaillé Racine Kane, directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale.
En outre, seront réalisés des forages à Maluku (RDC), qui compte près de 700 000 habitants. Le centre hospitalier de la ville bénéficiera, en outre, d’une ambulance et de la réhabilitation des centres d’accueil des malades du Sida et du choléra.
Compte tenu de son potentiel agricole et avicole, Maluku devrait profiter de la réalisation du projet pour accélérer son développement et abriter une zone économique spéciale. Sa commune voisine Maloukou, située au Congo, abrite déjà une zone industrielle appelée à devenir une zone économique spéciale dans la périphérie de Brazzaville qui s’étendra sur 200 000 hectares et permettra de créer près de 15 000 emplois.
« Le projet doit permettre de renforcer l’intégration régionale en Afrique centrale à travers l’accroissement des échanges commerciaux entre les deux Congo et du commerce intra-communautaire au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale », a conclu Racine Kane.
Ce projet entre Kinshasa et Brazzaville, mené sous la conduite d’Africa 50 à travers l’approche Partenariat public-privé, montre le rôle central de la Banque et la synergie institutionnelle (Etat, NEPAD, PIDA, Banque) pour la concrétisation de ce projet emblématique du NEPAD. Il est également à inscrire dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) piloté par la Commission de l’Union Africaine, le Secrétariat du NEPAD et la Banque.