RDC: l’Asadho s’inquiète du retour en force de l’agence nationale de renseignements

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Le Président national de l’ASADHO (Association africaine de défense de droits de l’homme) a publié un communiqué de presse, ce lundi 28 mars 2022 pour dénoncer la violation des droits fondamentaux des citoyens congolais impunément par l’actuel régime. L’association est préoccupée par le silence du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi face à la multiplication des cas de violation des droits fondamentaux dont l’Agence Nationale de Renseignements se rend coupable tant à Kinshasa qu’en Provinces. 

« En 2019, l’Asadho avait salué les mesures courageuses prises par le Chef de l’État  Tshisekedi pour humaniser les missions de l’ANR et mettre fin à l’arbitraire instauré par certains de ses animateurs. Trois ans après la prise desdites mesures, les mauvaises pratiques décriées sous l’administration du Président Joseph KABILA sont revenues. Il s’agit notamment des cas de torture, arrestation pour des faits civils, enlèvements et non accès des personnes arrêtées aux membres de leur famille et aux avocats », a déploré Jean Claude Katende, président national de l’Asadho. 

À titre illustratif, cette association de défense de droits de l’homme a répertorié 6 cas pour démontrer cette violation de droits fondamentaux de citoyens. Il s’agit de: 

1. Monsieur François BEYA, Conseiller Spécial en matière de sécurité du Président TSHISEKEDI, arrêté depuis le 5 février 2022 n’a jamais eu accès à un avocat ;

2.  Monsieur Claude KIDICHO, protocole au CNS, enlevé à partir de son bureau au Mont-Ngaliema, en date du 03mars 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR(UZB). Il n’a pas droit à la visite des membres de sa famille ni accès aux avocats ;

3. Le Colonel Arsène MATATA MISIMBO arrêté et détenu depuis le 14 février 2022 à l’ANR est privé de la visite des membres de sa famille et de la possibilité d’être assisté par un avocat ;

4. Monsieur Pierre KALENGA, Commandant de sécurité au CNS enlevé depuis fin février 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR(UZB) sans la possibilité de voir les membres de sa famille ni d’accéder aux services des avocats ;

5. Maître KIAMA, Avocat au Barreau de KWILU est en détention à l’ANR(3Z) depuis le début du mois de mars 2022, pour un conflit parcellaire. Il n’a pas accès aux membres de sa famille ni à un avocat ; 

6. Monsieur Luc MULOPWE, membre du parti politique ECIDE, arrêté et détenu à l’ANR(3Z) depuis le 14 janvier 2022 n’a jamais eu accès aux membres de sa famille ni aux services d’un avocat.

Ainsi, l’Asadho rappelle au Président TSHISEKEDI que les actes posés par l’ANR violent les articles 18  et 19  de la Constitution de la République Démocratique du Congo, d’une part, et qu’on ne peut pas construire un Etat de droit en acceptant que les lois du pays soient violées pour telle ou telle autre raison. 

Au regard de ce qui fait et de ce qui doit être fait en matière de droits de l’homme au pays, certains observateurs continuent à se poser des  questions si le régime actuel a réellement besoin de promouvoir le véritable état de droit. 

Olivier Masini 

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