RDC: piégé par des faux investisseurs, ce conseiller du président promet des permis miniers en échange d’une commission

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Vidiye Tshimanga, l’un des hommes politiques les plus haut placés de la République démocratique du Congo a été piégé par des faux investisseurs selon une enquête réalisée par le consortium d’investigation OCCRP, spécialisé dans la lutte contre la corruption. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, le conseiller du président Félix Tshisekedi prétend offrir des mines en échange des commissions.

Selon les enquêteurs au cours de trois réunions, une en ligne et deux en personne, un homme et une femme qui prétendaient travailler pour un conglomérat basé à Hongkong et s’intéresser aux minéraux congolais, ont enregistré Vidiye Tshimanga à son insu, alors qu’il se vantait de sa proximité avec le président et proposait de créer avec eux une société dans laquelle il détiendrait une participation déguisée par des prête-noms et des montages offshores opaques. Lors de leur rencontre avec le conseiller congolais, l’homme et la femme prétendaient représenter le conglomérat CK Hutchison, basé à Hongkong, son directeur général, Li Ka-shing, et plus précisément son fils Victor Li.

«Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon… pourcentage de l’investissement et je gagnerai de l’argent», affirme-t-il sans détour. En contrepartie, poursuit-il, il promet d’user de son influence pour obtenir des licences d’exploitation minière, éviter la paperasserie aux investisseurs et «protéger» leur investissement contre des fonctionnaires indiscrets. Après, ajoute-t-il, il ira jusqu’à suggérer qu’il agit pour le compte du président.

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Une affaire embarrassante?

Dès leur premier échange en ligne, le conseiller du président de la RDC a proposé aux investisseurs de s’associer avec sa société congolaise, la COBAMIN. Il décrit peu après un accord qu’il aurait conclu par le biais de COBAMIN avec la société Ivanhoe Mines, cotée en bourse à Toronto.

«Avec Ivanhoé, ils ont 80%, j’en ai 20. Mes 20% sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c’est COBAMIN, ma société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière, vous avez l’obligation d’avoir une personne congolaise”, a-t-il déclaré. 

Les enquêteurs affirment de n’avoir pas parvenu à retracer des sociétés détenues conjointement par COBAMIN et Ivanhoe ou ses filiales dans les registres congolais. Toutefois, COBAMIN a obtenu ses derniers permis miniers, situés à côté de ceux d’Ivanhoe en février 2019, un mois seulement après que Félix Tshisekedi a succédé à Joseph Kabila à la tête du Congo. 

Interrogé par le journal en ligne Le Temps, Vidiye Tshimanga n’a jamais remis en doute l’authenticité des vidéos. Il a en revanche multiplié les explications contradictoires. 

Tsieleka.com

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