Dans un rapport publié ce vendredi 17 août par Observatoire de la Dépense Publique, intitulé « Transco une escroquerie », l’organisation de la société civile dénonce la mauvaise gestion caractérisée par le vol à ciel ouvert des recettes encaissées par cette société de l’Etat. Pour l’ODEP subi le sort de City train, STUC de triste mémoire. Alors qu’on pouvait éviter le pire.
Avec plus de 500 bus acquis lors de sa création et répartis en 29 lignes d’exploitation dans la ville de Kinshasa et une ligne interurbaine “Kinshasa-Kikwit”, seuls 100 bus sont actuellement en service. A la base de cette faillite: la mauvaise tenue de la comptabilité; des procédures des marchés publics opaques, caractérisées par le clientélisme, le conflit d’intérêt sont les maux, qui rongent la société affirme l’ODEP.
Dans ses différents rapports produit par la société, Transco déclare avoir mobilisé 89% de ses recettes à Kinshasa, soit une moyenne annuelle de 15 millions USD par an. 1,7 millions USD pour le réseau interurbain. Malgré ces recette, la situation est alarmante constate l’Observatoire de la Dépense Publique .
Une magouille organisée
Les directeurs, y compris le directeur général se sont dotés de coffre-fort pour gérer des fonds relatifs aux dépenses courantes, dont la tranche d’approvisionnement se situe de 500.000 FC à 3.000.000 millions CDF. Cependant, la mesure a occasionné une fraude généralisée. Le 13 août 2019, le trésorier a autorisé la sortie de 35.000 USD, pour réapprovisionner le coffre-fort du Directeur administratif et financier, soit les recettes d’un mois, mobilisées par un bus. Ces fonds ont été payés en espèce au guichet de Equity Bank, à partir de son agence des huileries à Kinshasa, en violation de la loi portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en RDC.
Selon le bordereau de versement du 30 août 2018, 71.743.850 CDF, soit environ 35.000 USD devraient être transférés dans le compte Transco/CDF N°003018075101-88 de Rawbank. Ces recettes ont pris une destination inconnue.
Le chèque a été signé par deux personnes. En guise de sécurité bancaire, les sorties de fonds de Transco, via la Rawbank, n’étaient valables qu’avec au moins trois signatures. Par ailleurs, au fil du temps le directeur général de Transco, Michel Kirumba, a ordonné à la Rawbank de ne tenir désormais compte que de sa seule signature à cet effet, selon le témoignage du syndicat.
A Transco, tous les marchés publics sont payés en cache, avant le livrable, sans garantie de bonne exécution affirme le rapport de l’ODEP. Et pourtant, les articles 50, 53, 70 de la loi relative aux marchés publics, imposent l’obligation d’exiger des garanties d’offres.
Pour mettre fin à la mauvaise gestion, l’Observatoire de la dépense publique demande à la justice d’ouvrir une enquête et établir les responsabilités.