RDC: Plusieurs cadre du PPRD en connivence avec les opérateurs économiques nord-coréens sous sanctions américaines (Rapport)

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Dans son rapport d’enquête «Affaires risquées » sur la RDC, publié ce 19 août à washington, the sentry revient sur l’implication de certains acteurs politiques de la RDC qui auraient facilité les activités de la société créée par deux sujets nord-coréens « Congo Aconde ».

Seulement trois mois après la création de Congo Aconde, Emmanuel Ramazani Shadary, à peine choisi par Kabila pour lui succéder aux élections présidentielles de 2018, s’est rendu en province de Haut-Lomami. Lors de sa tournée à Kamina, capitale de la province, M. Shadary cherchait à faire le bilan des travaux publics en cours qui « sont les promesses du chef de l’État à la population de cette partie du pays ».

Des statues à construire à Kamina

Au terme de sa visite, M. Shadary devait ensuite donner un compte-rendu à la direction du PPRD sur l’évolution des travaux. Il s’est entretenu avec le gouverneur de Haut-Lomami à l’époque, Jackson Kalenga Mwenzemi, à un rond-point devant une statue en construction représentant un chef du groupe ethnique auquel Joseph Kabila appartiendrait, affirment les enquêteurs.

Selon the sentry «M. Kabila aurait ordonné à M. Shadary de visiter le site du projet, selon les médias officiels congolais. M. Kalenga, associé au bloc électoral Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, a mentionné la même statue lors d’une cérémonie un mois plus tard lorsqu’il a posé la première pierre pour un futur monument honorant le père de ce dernier, l’ancien président Laurent-Désiré Kabila».

Lors de la pose du futur monument des représentants du gouvernement ont indiqué que les statues, qui ont été dévoilées en janvier 2019, avaient été financées à part entière par l’exécutif provincial.

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Gentiny Ngobila pointé du doigt

Alors qu’il préparait une campagne d’assainissement de grande envergure portant sur cinq ans à travers l’ensemble de la capitale, le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka, un chef de file du PPRD, s’est rendu en août 2019 sur le terrain choisi pour un petit projet de réhabilitation. Le gouverneur aurait projeté de faire construire un parc public sur un terrain vague le long d’un grand boulevard.

Des articles de presse et des publications sur les médias sociaux concernant la visite de M. Ngobila ont indiqué que Congo Aconde était impliqué dans le projet. Dans la couverture médiatique de cet événement, M. Ngobila examine des croquis du projet et semble s’entretenir avec d’autres personnes à ce sujet. 

Dans certains cas affirme the sentry, on y trouve également des photographies de M. Ngobila parlant avec une personne identifiée comme le directeur technique de Congo Aconde, Hwang Kil Su, qui semblerait être la même personne identifiée sur l’un des passeports nord-coréens consultés par The Sentry.

The Sentry n’a pas pu identifier des factures ou des documents concernant le budget auprès du siège du gouverneur indiquant le statut du projet, la façon dont il a été financé ou décrivant comment Congo Aconde aurait pu être désigné. Cependant, la couverture médiatique cite des projets semblables menés par Congo Aconde dans le « Grand Katanga », une région qui comprend la province de Haut-Lomami.

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M. Hwang aurait également indiqué que « son pays » est disposé à apporter son soutien à la campagne du gouverneur Ngobila pour la réhabilitation de la ville. En juin 2020, The Sentry n’a toujours pas pu confirmer si des travaux d’envergure avaient commencé.

Des armes coréennes trouvées dans les zones de conflits

L’activité de Congo Aconde n’est que le dernier exemple d’opérations impliquant la RDC et la Corée du Nord soupçonnées d’aller à l’encontre de sanctions. En 2013, des Casques bleus ont récupéré auprès de groupes armés en RDC six types de munitions différentes fabriquées en Corée du Nord. Des enquêteurs de l’ONU ont signalé trois ans plus tard que la RDC avait reçu des armes légères en provenance de la Corée du Nord qui avaient été remises à la Garde républicaine et à un élément de la police spéciale congolaise, et que des instructeurs nord-coréens avaient formé ces mêmes forces sur une base militaire proche de Kinshasa.

Le rapport publié par The Sentry établi que le gouvernement de la province de Haut-Lomami a agi à l’encontre des interdictions onusiennes sur l’obtention des statues nord-coréennes et sur l’emploi de fonds publics pour bâtir de tels monuments. De même, le projet pour aménager un parc public à Kinshasa semble également aller à l’encontre de l’interdiction des États-membres de l’ONU de financer des activités défendues liées à la Corée du Nord.

Tsieleka

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